• J'voudrais écrire ...

    Quand ma muse s'envole et me laisse vidée de tout sens, les mots s'enfuyant vers des contrées plus verdoyantes et refusant de se poser sur ma page blanche, quand la colère de ne pouvoir les retenir devient insupportable et que tout ce qui fait le monde paraît alors inacceptable, vil, insipide et sale.
    Quand la tristesse , l'envie, deviennent maîtresses, vient comme une litanie... Celle-ci.

    J’voudrais écrire. 



    J'voudrais écrire.

    Ne plus penser à rien, plus rien sentir, seulement écrire.

    Me vider de mon sang, oublier mes pensées, faire semblant

    D'être rien... que la feuille sous mes doigts.

    La laisser prendre la parole, exister à ma place, effacer les

    Erreurs...

    J'voudrais écrire.

    Qu'il n'y ait la place pour aucun blanc, aucun espace.

    Dessiner les envies, dessiner des paris, les laisser se jouer, pas

    En être le jouet.

    Que ma main soit mon cœur, que la plume soit ma voie.

    J'en ai marre des plaisirs éphémères, marre d'avoir toujours

    Mal, là, au creux de ma chair.

    J'voudrais écrire. Pas retranscrire.

    Oublier qui je suis, m'inventer des amis, créer des univers où

    ça m'ferait marrer la guerre...

    J'voudrais pouvoir crier, au moins sur papier, lâcher tout ce

    Que j'ai là, crever l'abcès aussi... parfois.

    Dire adieu à tous songes, dire adieu Pénis, Pubis! Adieu

    Putréfaction, Luxure, Amour, Rêves ; adieu aux sentiments,

    Et même... adieu aux gens!

    Dire que je ne sais pas qui je suis, qu'ici bas c'est tout gris,

    J'en ai marre des nuances.

    J'en ai marre de la France... aussi.

    J'voudrais voir des couleurs, partout où je regarde, ça

    M'éviterait peut-être de broyer du noir...

    Du rose pour les paupières, du violet sur les lèvres, des

    Chaussures jaunes, un ciel tout vert, de la moquette douce

    Comme de l'herbe, couleur de prune, des larmes qui coulent

    De l'arc-en-ciel...

    J'voudrais écrire.

    Des mots tout simples, des mots tout cons.

    Qui sachent faire rire ou bien pleurer, certains dont on

    Puisse se moquer ; mais qui soient beaux, peut-être vrais,

    Aussi.

    J'voudrais me lire à l'horizon, trouver une place, pour moi,

    Un lieu un temps où j'me sente bien ; savoir faire quelque

    Chose de mes mains ; construire un chêne ou un sapin ; et

    Puis aussi me sentir Là, pas à deux endroits à la fois...

    J'aimerais cracher des mots haineux, vulgaires, crier ma

    Révolte sur tout ce qui me répugne, dire aux cons de parfois

    Se taire... Envoyer chier la terre entière, me laisser choir aux

    Vers de terre, me laisser mourir sereinement ; apprécier

    Enfin le Vivant?

    J'voudrais écrire, j'voudrais vraiment, jusqu'à plus vide,

    Jusqu’à néant... Jusqu'à pouvoir dormir, enfin.

    L'écriture est un viol ? Déchirer mes barrières, les briser les

    Mettre à terre, ne rien laisser intacte, tout brûler tout

    Extirper, violenter chaque chair... Annihiler la moindre

    Résistance.

    Me laisser vierge, couchée sur des pages pleines.

    J'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais

    Écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire,

    J’voudrais écrire, j’voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais

    Écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire,

    J’voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais

    Écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire,

    J’voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais écrire, j'voudrais

    Écrire ... [...].  




    Lully. ©



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  • Commentaires

    1
    Meryhl L. Jefferson Profil de Meryhl L. Jefferson
    Mercredi 14 Octobre 2009 à 20:40
    Bonsoir Lully, je ressens la frustration, la passion, la colère, l'envie dans tes mots... j'en ai les muscles bandés ! Passe une bonne soirée, à la prochaine !
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