• L'Aventure NaNoWriMo ...

    - ou les tribulations d'une Lutine Nanoteuse... -
  • Et voilà, le coup de feu du NaNoWriMo 2009 a été lancé ce Samedi 31/10 à Minuit!
    Beaucoup ont déjà bien fait chauffer leur clavier, mais moi, perdue, ne sais toujours pas si je vais me lancer cette année...
    Comme vous le savez, ma Muse est partie en vacances prolongée depuis bientôt un an sans même me demander mon avis, et sans cette cruelle amie, je ne suis pas foutue d'aligner plus de deux phrases qui ressemblent à quelque chose.
    De plus, ayant commencé une nouvelle école, je manque cruellement de temps et d'énergie, c'est pourquoi je vous abandonne depuis quelques temps, et croyez moi, j'en suis navrée.
    Bref, indécise, je ne sais trop si cette rubrique vivra cette année, mais il était crucial que je vous fasse part de mes doutes et hésitations quant à ce sujet, surtout si finalement, je suis prise d'un soudain élan.
    Quoiqu'il en soit, je suis inscrite, et si je décidai au final de participer, je pense que cela ne sera sans doute que de loin, et que je n'essaierai pas de faire exploser le wordcount.
    Mais... Qui vivra verra ! :)

    3 commentaires
  •  Ouf!
    J'ai bien cru que je n'arriverai pas à m'y remettre, mais si, me revoilà avec un cinquième extrait et 2769 mots de plus à ajouter au compteur!
    Allez, il ne me reste que 5 jours, il me faut en faire le plus possible!!
    Compteur total : 6858. (ouiinn 6832 au compteur du site, cette fois il m'en a mangé !).
    C'est pas glorieux!

     


      • Rouen – Jeudi Treize Novembre – An Deux-Mille-Huit
      • Huit heures et Dix minutes. 

       

      Sur le parvis de Notre-Dame-de-Rouen, quelques matinaux déambulaient, non sans jeter un œil à l'imposant édifice tout de magnificence antique, joyau et fierté de la ville aux cent clochers. 

      Certains passants, plus curieux, ou religieux sans doute, allaient même jusque passer la lourde porte de bois massif aux froides poignées de fer forgé. 

      Les quelques habitués savaient sans nul doute qu'il y serait donné la première messe d'ici peu, et là haut, suspendu au dessus de la nef, Lionel Coulon laisserait aller ses doigts chanter sa foi et louer les dieux au gré des touches abîmées des quatre claviers manuels que comportait l'antique console du Grand Orgue de Tribune. 

      Celui- ci était un véritable trésor d'antiquité, d'une valeur inestimable, à tel point que la collectivité donnait de sa poche afin de le voir restauré. De cette facture, il n'en existait quasiment plus de par le monde, faisant de celui-ci un pur joyau que seule la communauté religieuse pouvait approcher. 

      Du moins ... Parmi les Hommes. 

       

      Il était à présent Huit heures et Quinze minutes, et là haut, près du majestueux instrument, s'affairaient une étrange troupe ailée ... 

      Quelques vilys, fées et pixies disparaissaient soudain, comme aspirés d'un coup à l'intérieur des grands tuyaux de l'orgue, pour en ressortir aussitôt, passer de l'un à l'autre, en se saluant, d'un air bien pressé. 

      « Où est le La Mineur?! » s'écria l'un d'entre eux. 

      « Là, Là, j'arrive!! » répondit une minuscule fée d'allure gracile, à la voix mélodieuse et au fort accent slovaque , se précipitant, dans un souffle, au cœur du tuyau correspondant, non sans changer soudainement de forme, prenant alors l'apparence d'un petit oiseau-mouche aux plumes chatoyantes de jaune, de mauve et de vert. 

      « Mais bougez-vous! L'organiste va arriver!! ». hurlait un pixie essouflé en vérifiant chaque orifice pour voir si l'ouvrier chanteur attribué s'y trouvait bien. 

      « Aziza!!!Réveille toi!! ». 

      Penché au dessus de l'ouverture du Sol Majeur, le pixie qui semblait endosser le rôle de maître de cérémonie, ou peut-être, de chef d'orchestre, venait de surprendre une petite fée à la peau noire comme l'ébène et aux formes généreuses qui semblait s'être assoupie, recroquevillée contre les parois du tube de zinc. 

      « Hein! Quoi?! », s'écria t-elle, visiblement surprise d'être ainsi tirée d'une petite sieste dont elle aurait bien profité quelques instants encore... 

      « Namého! On est pas là pour glander hein!!! Si tu dors et qu'il joue ta note, tu veux qu'il se rende compte qu'aucun son n'en sort?! Sérieusement, prenez vos responsabilités!!! Vous voulez vraiment qu'ils fassent encore venir un restaurateur, et travailler dans des tuyaux moites et poisseux avec cette odeur d'huile pestilentielle??! ». 

      « Rrraaah...Calme toi Zeyd... » lui répondit un chœur de voix aux multiples sonorités, tandis que la petite et ronde Aziza, encore toute ensommeillée, marmonnait avec mauvaise humeur quelques drôles de jurons, sans queue ni tête, à la façon d'un Jobarbille. 

      « Grumbl... Crétin de Pitiponk, Babouin violet, Bonnet-Rouge,Gargouille velue tondue!!! J'voulais être chanteuse moi, pas juste un sol majeur! 

      Mais pour qui il se prend!! Barde de pacotille digne d'un orgue de barbarie, triste andouille!!! »... 

       

      Enfin, Zeyd s'étant assuré que chaque choriste était bien à sa place, selon le bon ordre de tessiture, et prêt à entamer les vocalises lorsque la soufflerie viendrait porter sur eux le vent léger de la touche enfoncée, lui même s'installa alors à l'intérieur du « sommier», là où, au cœur de l'instrument, il guetterait et orchestrerait chaque enchaînement menant à la note à jouer. 

      En effet, à chaque soupape ou touche qu'actionnerait l'organiste, l'air pénètrerait dans la « gravure » qui dessert l'ensemble des tuyaux correspondant à la note sélectionnée, puis la table, percée de trous en face de chacun des tubes de zinc, et, enfin, Zeyd n'aurait plus qu'à faire coulisser les registres, petites planchettes de bois allongées et percées elles aussi de trous, afin de permettre au souffle d'atteindre la chape, pour finalement pénétrer au cœur du conduit duquel s'élèverait la voix de la note attribuée. 

      Rien que d'y penser, le fougueux pixie était tout en joie... Quel admirable complexe mécanique!!! 

       

      Alors, Huit Heures et Demi sonnèrent, les lourdes cloches dorées cognant leurs bourdons en de formidables échos, annonçant la messe qui préludait. 

      S'élevèrent alors, en premier lieu, les chœurs de la Maîtrise, psalette composée d'enfants destinée au chant liturgique que dirigeait gaiement un vieux Maître de chapelle au sourire édenté. 

      Enfin, dans un moment d'intense solennité, l'organiste éleva haut ses bras, avant de les laisser souplement retomber, et faire courir ses mains sur la console de bois du Grand Orgue, martelant sans répit touches et soupapes, arrachant par là même aux gorges déployées de nos interprètes ailées, un concerto de notes virtuoses et surnaturelles... 

      ***

      • Rotomagus – Marais aux dragons - Jeudi Treize Novembre – An Deux-Mille-Huit - 
      • A la même heure. 

       

      Debout face à l'âtre, enveloppé d'une grande cape de velours aux reflets changeants, Minelli attisait le feu aux flammes fatiguées en chantonnant d'un air joyeux quelques paroles d'une chanson populaire : 

      «  Des follets brillent dans l'ombre,

      Et la voix que j'entendais

      Se mêle aux cris d'un grand nombre

      De lutins, de farfadets.

      Au bruit d'une aigre trompette

      Le sabbat a commencé ».

      Il était d'humeur joyeuse, en cette grise matinée qui précédait la Grande Nuit du Quinzième Eon, et rien, pas même le brouillard qui recouvrait le marais, pas même la pluie glacée qui bruissait, ne pouvait l'assombrir. 

      L'archimage était de nature enjouée, prompt au rire et aux réjouissances , mais il était cependant de caractère fort, et ses colères mémorables. Terenor le savait, sans jamais en avoir été la cible, pour avoir assisté à quelques scènes d'avec les Hauts-Érudits qui n'appréciaient guère de voir jusqu' où le libre arbitre du mage et sa perpétuelle quête de savoir pouvaient parfois le mener. 

      A côté de cela, il était doux comme un agneau, espiègle, presque mutin, tel un enfant sur lequel les centaines d'éons qu'il avait déjà traversé ne semblaient avoir eu d'autres conséquences qu'une sagesse et une érudition toujours plus époustouflantes. 

      Grand, d'une stature impressionnante, et de port altier sans prétention aucune cependant, il était de plus d'une grande beauté, comme la majorité de ceux de son peuple d'ailleurs. La jeunesse éternelle de ses traits avait quelque chose de lointain pourtant, d'insaisissable, tel un reflet miré à la surface d'une eau limpide, que l'on ne peut saisir, ni même effleurer. 

      Toujours vêtu avec grand soin, il semblait que la moindre couleur, la moindre matière, avait été créée pour lui, ses longs cheveux noirs comme la nuit mais aussi brillants que les étoiles en adoptant les reflets, et encadrant avec majesté son visage à la peau aussi claire qu'une aube d'été au nez aquilin et à la mâchoire imposante. 

      Lorsqu'il souriait, on découvrait alors un sourire étincelant, presque carnassier tant ses dents étaient fines et acérées, mais sans agressivité aucune malgré tout. On pouvait y déceler la ruse et la roublardise, mais jamais, au grand jamais, la moindre cruauté. 

       

      L'archimage, reposant au sol le tisonnier avec lequel il avait réveillé le feu dormant dans l'âtre, tourna son regard céladon vers la lourde porte de bois massif qui menait au corridor principal, et esquissa un sourire. 

      Alors, l'air de rien, il s'assit dans son fauteuil favori et ranima les braises éteintes au fond de sa longue pipe de noyer, se saisissant à la volée d'un grimoire quelconque. 

      C'est alors qu'on frappa doucement. 

      « Humm...Entre Terenor! ». 

      Le lutin à l'allure féline s'exécuta alors, refermant la porte derrière lui pour ne pas laisser la douce chaleur de la pièce s'échapper. 

      Minelli s'efforçait de paraître absorbé dans sa lecture, un sourcil relevé à la manière d'un accent circonflexe, mais son fidèle assistant éclata d'un rire sonore et joyeux en le couvant d'un regard tendre. 

      « Quoi?! Qu'y a t'il qui te fasse ainsi rire l'ami? Ai-je un épi? De la cendre sur le visage? Quelque trace que ce soit?! », interrogea Minelli, l'air faussement vexé, relevant le nez de son livre. 

      « Humm...Non, pas vraiment Maître. Je dirai plutôt...qu'il y a de la mascarade dans l'air, Hehe... ». 

      « Une mascarade? Quelle mascarade?! » 

      « Votre apparente concentration, Maître... Votre lecture semble bien passionnante, y comprenez-vous quelque chose?! », rétorqua Terenor, un sourire taquin suspendu à sa bouche. 

      « Et bien, doutes-tu de mes capacités intellectuelles?! ». 

      « Absolument pas, Maître. Jamais. Par contre, je suis bluffé, j'ignorais encore que vous aviez le don de lire à contre-sens! ».

      Le Haut-Elfe plongea alors son regard sur le grimoire qu'il tenait à la main... à l'envers ... ! et sourit à pleine dents.

      « Hummph...Me voilà découvert!! Visiblement, mon meilleur talent n'est pas la feinte. ».

      « Indéniablement! Mais je vous remercie de m'avoir laissé frapper, et croire que pour une fois vous n'auriez pas décelé ma présence...Enfin, vous n'êtes pas obligé de jouer la comédie, hein?! ».

      « Je crois qu'à l'avenir j'éviterai... Haha! ».

      Ils se sourirent amicalement, et Terenor, tendant la main, lui remit alors ce pour quoi il était venu : un paquet d'enveloppes scellées.

      « Je crois que vous trouverez ici quelques candidatures et demandes parentales, le peuple aura sans doute eu vent de votre intention d'engager un nouvel apprenti, cette nuit. ».

      « Oh, j'espère que tu as tort, ces lettres suppliantes pour d'insupportables bambins me sortent par les yeux ... Aucun de ces discours, aussi bien écrit soit il, ne m'a jamais convaincu par le passé.

      Je choisirai cette nuit, comme je l'ai toujours fait. Quand je reconnaîtrai en face celui qui y est destiné, et que j'ai perçu à l'aube, en communiant. ».

      « Vous avez certainement raison. ».

      Et Terenor, saisissant la pile de missives, les jeta vigoureusement au gré des flammes, au cœur desquelles, paresseusement, reposait une salamandre.

      ***

      • Rotomagus – Place du Marché
      • Jeudi Treize Novembre – An Deux-Mille-Huit -
      • Treize Heures et Quarante cinq Minutes.

       

      C'était l'effervescence sur la place des ventes, Marchands et Crieurs publics s'affairaient, vociférant contre leurs concurrents, hurlant les dernières nouvelles, ou encore, vantant les mérites de leurs produits miraculeux, dans un brouhaha assourdissant qui vous poursuivait encore même échappés de là.

      On entendait parfois hurler quelques clients mécontents et les vendeurs froissés :

      « Ça ne vaut pas le pet d'un âne mort, rendez-moi mes doublons! ».

      « Sachez Messire que votre échoppe n'est qu'un miroir aux alouettes, je m'en vais en parler autour de moi! », et autres invectives fusaient ici et là...

      Une foule agitée déambulait entre les divers étals, se bousculant, s'arrachant les denrées convoitées avec l'ardeur et la hargne d'une armée d'assaillants, Lutines bien portantes aux chapeaux de mousse et collants rayés de couleurs vives contre Farfadets aux vestes rouges boutonnés d'argent qui ruaient à coups de pieds couverts d' épais souliers aux grosses boucles dorées, tandis qu'un groupe de trois jeunes kenders ramassaient ça et là les biens égarés au passage, en se faufilant comme l'éclair parmi cet essaim bourdonnant comme lors d'un orage...

      Parfois, reprenant ses esprits, un fier brownie tâtait sa ceinture, y cherchant affairé une belle montre gousset, pour constater alors qu'elle avait disparu, pendant qu'au loin, sur une colline proche, le trio enchanté s'extasiait de son butin :

      « Heureusement que nous étions là pour ramasser tous ces objets perdus , hein Neals?! »

      « A qui l'dis-tu Polly, cette cape n'était pas du plus bel effet sur cette grosse Lutine, on l'aurait cru tassée dans la toile d'un ballon, prête à s'envoler, la pauvre! ».

      « Pis, ce marchand d' abricots ne savait plus à qui les donner d't'façons, on lui a évité une belle querelle devant son échoppe!! ».

      « Oui, t'as raison Tex, heureusement qu'on était là! » reprirent les deux autres en chœur.

       

      C'est alors qu'une jeune fée, d'une trentaine d'éons, arriva vers eux, l'air affolée, en voletant.

      « Vous, là! »

      Sursautant tous trois d'un seul bond, les vifs compères se relevèrent, presque au garde à vous.

      « Miss Adèle, on allait vous les apporter!! ».

      « Je ne viens pas pour ça, je n'ai que faire des ces quelques babioles, vous pouvez les garder!

      Non, j'ai besoin de vous pour une mission de la PLUS HAUTE importance!!! On manque de marchandises à la boutique, tout le monde s'arrache les derniers objets des Fils d'Adam, visiblement c'est la mode cette année encore pour le Quinzième Eon!!

      Je veux que vous fonciez au plus vite au portail de la cathédrale, et que vous me rameniez tout ce que vous pourrez trouver d'objets, d'ornements, de nourriture, ou d'artefacts humains! L'Arbre des présents va en déborder, et nous, on va se remplir les poches rien qu'à attendre que les alouettes tombent toutes rôties! C'est compris?! » clama t'elle, d'un ton de commandement.

      « Compris M'zelle! » scandèrent les trois filous en choeur.

      « Alors zouh!! ».

       

      Filant à toutes jambes, à une telle vitesse que leurs pieds ne semblaient qu'à peine effleurer le sol, les jeunes vagabonds entrèrent alors en trombe dans un vieil édifice recouvert de lierres et de vigne vierge, à l'intérieur duquel, malgré son aspect désaffecté, s'affairaient une foule de gobelins autour d'un grand orbe qui luisait d'une aveuglante lueur bleutée.

      « C'est bon, le portail est ouvert! » chuchota Neals.

      « Bien sûr qu'il est ouvert, ça bosse encore à la cathé! » rétorquèrent d'une seule voix les deux autres.

      « On fonce! ».

      Et les voilà repartis, se faufilant dans l'ombre jusqu'à l'extrémité d'un lourd conduit au bout duquel brillait une vive lumière aux formes mouvantes.

      Ils s'y engouffrèrent d'un seul mouvement, et, courant à toute allure, longèrent les parois jusqu'au fond, là où tournoyaient en une spirale chaotique les lueurs d'un vortex abyssal, dans lequel ils se jetèrent, sans peur aucune... et disparurent.

       

      Ils réapparurent alors, se matérialisant quelques secondes plus tard sous les arches voûtées de l'imposant clocher de Notre-Dame-De-Rouen, saisissant au vol l'une des corde reliées aux airains dans un fracas assourdissant.

      « Bravo la discrétion Polly!!! ».

      « Bon! On se sépare! Rendez-vous ici dans vingt minutes! », hurla Tex pour couvrir de sa voix aiguë le vacarme du tintement.

      « OK!! ».

      Et, prenant chacun une direction différente, prêts à sauter dans le vide de ces hauteurs vertigineuses, les trois kenders se volatilisèrent soudain, invisibles.

      ***

      • Rouen – Boutique « Du Savon et Des Bulles » -
      • Jeudi Treize Novembre – An Deux-Mille-Huit -
      • Quatorze heures et Trois Minutes.

       

      Une jeune femme aux longs cheveux châtains, attachés en une simple queue de cheval, dont le regard un peu rêveur laissait voir une grande douceur derrière ses fines lunettes, attendait patiemment au comptoir de cette petite boutique aux lourdes odeurs de savons et parfums artisanaux, enveloppée dans son manteau noir et sa longue écharpe rouge.

      Après quelques minutes, la vendeuse fit enfin son apparition de derrière un lourd rideau bleu, et, souriant, lui demanda si elle pouvait lui être d'une quelconque aide.

      En un rien de temps, une fois la commande passée, celle-ci se dirigea paisiblement vers la vitrine d'apparat de la devanture du magasin, et se pencha, cherchant l'objet convoité par la jeune demoiselle.

      L'air étonnée, elle se redressa, et réfléchissant un instant, éleva finalement la voix :

      « Louise?!! »

      « Oui?! », lui répondit une voix juvénile en provenance de ce qui devait être la réserve.

      « Tu n'as pas replacé les canards de bain lumineux, les anges et démons, en vitrine après en avoir vendu?! »

      « Heuuuuuu...Je n'en ai pas vendu aujourd'hui... »

      « Pourquoi ne sont-ils plus en devanture alors?! »

      « Bah j'en sais rien moi!!! Ils y étaient y a cinq minutes!! ».

      « Bon! Tu peux m'en amener de la réserve? »

      « Bien sûr, j'arrive! ».

       

      La gérante sourit à la jeune femme, s'excusant pour l'attente.

      Quelques minutes passèrent, et « Louise » ne semblait toujours pas venir.

      De la réserve, un boucan d'enfer, bruits de chutes et autre capharnaüm laissait imaginer que l'assistante de la boutique ne trouvait guère ce qu'elle cherchait.

      Elle finit par passer la tête par le rideau entrebâillé, les cheveux en bataille et fortement essoufflée.

      « Je...ne...comprends...pas.... »

      « Quoi Louise? Ils sont rangés avec les accessoires de bain, dans le coin gauche de la réserve, tu le sais bien! »

      « J'ai...tout...fouillé...de...fond...en...comble...il...ne...reste...rien... »

      « Mais...mais...mais ce n'est pas possible. Il y en avait encore tout un stock quand nous avons fermé ce midi! Et ceux de la vitrine était là il y a dix minutes à l'ouverture!!! C'est quand même dingue, des canards de bain lumineux ça ne disparaît pas comme ça!!! »...

       

      Et pendant que les deux vendeuses se disputaient, l'air hagard, ne comprenant rien à ce qui se passait, s'apprêtant à appeler la police, ni elles, ni la jeune femme à l'écharpe rouge qui, gênée, les mains glissées dans ses poches cherchant frénétiquement son briquet avec lequel elle jouait l'instant d'avant, histoire de s'allumer une cigarette une fois dehors, ne virent la porte de la boutique s'entrouvrir de quelques centimètres à peine, pendant que Polly, hilare, et invisible aux yeux des Hommes, s'éloignait tranquillement.


      ***



      Lully. ©



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  • Très court, seulement 740 petits mots.
    J'aurai bien continué mais il est déjà 6h du matin et une longue journée m'attend.
    Désolée de ne vous avoir abreuvés de nouvelles, ces derniers jours, j'avoue que j'avais quelque peu perdu ma motivation...Mais je vais me mettre à moi-même un grand coup de pied dans le Kük, promis, et, faites-vous plaisir, vous en avez vous aussi le droit! :p
    Bref, c'est à pas de microbe que j'avance, mais je vais essayer de mettre un coup de collier!
    Compteur total : 4074. (le compteur officiel du NaNo m'en dénombre 4089).
    J'suis en retaaaaaaaaaaaard!
    *Cours, laissant derrière elle une pluie d'étincelles.*.





      • Rotomagus – Jeudi Treize Novembre – An Deux-Mille-Huit - Cinq heures du matin.

       

      L'aube n'était pas même encore levée qu'un feu de bois brûlait déjà au cœur de la cheminée d'une grande demeure isolée, entourée d'arbres et de végétation de toute sorte , non loin du Marais aux dragons, laissant s'échapper par-delà l'obscurité une fumée épaisse, lourde d'odeurs inidentifiables.

      A l'intérieur, dans un salon dont on aurait pu dire qu'il était richement ornementé s'il n'y régnait pas un capharnaüm épouvantable, Minelli Lo Mendès, profondément enfoncé dans les coussins de son vieux fauteuil aux armatures défraîchies, était plongé dans ses pensées, une longue pipe en noyer fumante au creux des lèvres. 

      Machinalement, il recrachait la fumée par saccades, tantôt formant de simples ronds, tantôt des arabesques étranges, presque héraldiques. 

      Quelque curieux matinal qui passerait par là et de la fenêtre embuée, l'observerait, ne verrait là que rêveries et contemplations dans le regard lointain du Haut-Elfe à la stature imposante, mais ne nous y trompons pas, Minelli réfléchissait, calculait, dessinait plans magiques et prophéties, mille idées se ruant, s'entrechoquant en son puissant esprit, dans une intense concentration. 

      -       « Humph...Entre Terenor », grommela -t'il soudain, alors que rien, pas même le craquement des braises dans l'âtre, ne semblait avoir perturbé l'atmosphère de la pièce encombrée de milliers de grimoires, parchemins et plans, et autres bazars innombrables.

      De l'autre côté de la porte située au fond du grand salon, stoppé dans son élan, un lutin d'une centaine d'éons à l'allure effacée, attendait dans le corridor, le poing levé comme pour toquer, son geste figé dans l'instant.

      Soupirant doucement, Terenor abaissa la clenche et entra, droit comme un i.

      Il était de petite stature, au maintien circonspect, et pourtant, il émanait de lui quelque chose, un certain charisme difficilement explicable, comme une impression de finesse et de vivacité, qui lui donnait malgré sa petite taille et son apparence fluette, une présence indéniable.

      -       «  Maître. S'il vous plaît, quand cesserez-vous donc de faire ainsi? Cela me glace le sang... Laissez moi donc toquer à la porte, une fois, seulement... ». Il scrutait le sol, l'air légèrement décontenancé.

      L'archimage posa négligemment sa pipe sur le tas de manuscrits éparpillés qui envahissaient la petite table de bois à ses côtés, et regardant l'intrus droit dans les yeux de son regard céladon, glacé, durant une fraction de seconde, il éclata finalement d'un grand rire franc qui résonna longuement dans la pièce.

      -       «  Ahahah, pardonne moi Terenor, j'avais l'esprit ailleurs, je ferais attention à ta grande sensibilité la prochaine fois! Mais, dis-moi. J'imagine que tu es là pour une raison bien précise?! ».

      Le petit être à l'allure véloce sourit, visiblement ragaillardi par le rire chaleureux du maître des lieux, et, haussant les épaules, répondit :

      -       «  Simplement vous dire qu'il serait peut-être temps de penser à vous restaurer. Une longue journée, et une longue nuit vous attendent...

      J'ai préparé du thé, ainsi que quelques gourmandises comme vous les aimez : un peu de muffins au miel de châtaignier, et ... une crème brûlée à la lavande! ».

      -       «  Oh! Superbe! J'en ai l'eau à la bouche, tu es décidément formidable Terenor! ».

      L'expression sur le visage de Minelli, ainsi que l'intonation de sa voix, lui avait soudain fait paraître terriblement juvénile, mille étoiles allumant ses grands yeux verts pâles d'une joie toute enfantine, un sourire béat sur le visage. Cela arrivait parfois, lorsqu'il ressentait un réel plaisir, ou qu'il venait de faire une découverte stupéfiante au cours de ses recherches, et Terenor connaissait bien cette expression, qu'il avait toujours grand plaisir à susciter chez lui.

      -       «  Vous me faites trop d'honneur Maître! » rougit-il d'allégresse. « Je vous amène cela de suite! ».

      Et avec une célérité déconcertante, le Lutin disparût, comme s'il ne s'était jamais trouvé là, dans cette pièce, l'instant d'avant.

      Son sourire figé sur de belles lèvres aux contours parfaitement esquissés, Minelli Lo Mendès, Haut-Elfe de renom, Archimage reclus, s'enfonça de nouveau au creux de son vieux fauteuil tendu de velours, et l'air serein, tendit la main vers la petite table de bois pour se saisir de sa pipe, perdu dans de douces rêveries où flottaient, superbes, de fins mets sucrés et délicats ... et sursauta d'un bond...

      -  «  Diantre mais quel crétin je suis! », constatant alors que même un grand mage, s'il a le pouvoir de sentir les présences, ne voit pas toujours l'évidence...

      Un petit tas de braises, échappées du foyer de sa pipe, consumait ça et là quelques feuillets épars, et lui brûla la main.

       



      Lully. ©



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  • Seulement 1046 petits mots, pour lesquels j'ai du, de plus, lutter comme une forcenée!
    Mais ils sont là, bien tracés, et ne s'envoleront plus.
    Au total : 3337 .



    Rouen - Mercredi Douze Novembre - An Deux-Mille-Huit –Trois heures et trente neuf minutes, précisément.

     

    L'heure fatidique s'affiche une fois de plus sur l'écran digital de mon réveil, figée, presque provocatrice. Mais cette nuit, je ne me réveille pas en sursaut, non, mon sommeil n'est guère cette fois animé de tourments, car je n'ai tout simplement pu fermer l'œil plus d'une minute, me retournant sans cesse d'un côté puis de l'autre, comme agitée de soubresauts internes, comme secouée d'ondes de choc immatérielles, pensées multiples, violentes, sans trêve aucune.

    Depuis près d'une semaine, je n'ai eu, chaque jour, de cesse de me sentir ainsi, plus angoissée, plus électrique à chaque temps, à l'approche de... (?!), comme si j'étais un électron libre incapable de se figer dans l'instant, jamais au repos, jamais posée, effervescente. 

    Je ne sais ce qui me taraude ainsi l'esprit, semble prendre possession de mon être à l'insu de ma volonté ou même de ma conscience, mais cette excitation latente, perpétuelle, fatigue mes sens, mon corps et mes pensées au point que je n'ai pu écrire, aligner ensemble deux mots qui fassent sens. 

    Je me sens comme à la veille d'un examen, d'un jour où tout bascule, où chaque geste, chaque parole, chaque instant aurait son importance, les sens en éveil, à la fois engourdie et survoltée, et le cœur battant sur un rythme effréné une marche guerrière, et pourtant, qu'ai-je donc à vivre demain de plus qu'hier, ou qu'aujourd'hui?! 

    Que pourrait venir troubler ma solitude, sinon mes perpétuelles angoisses, mes élans d'inspiration, ou bien mes obsessions? Même mon petit voisin, que j'aime parfois à observer par la fenêtre ouverte, ne semble que peu enclin à mener ses étranges jeux au bas de chez moi, glacé dans ses silences par l'hiver qui s'avance, me laissant plus seule encore, engoncée au creux de mon isolement. 

    Quant à ces précieux moments de quiétude que m'apporte quelquefois une journée clémente, c'est comme s'ils avaient disparu pour jamais, immergés sous le poids de mon immuable désolation. 

    On dit parfois que nous sommes reliés à la conscience collective, qu'est ce qui, au cœur de ces univers, peut bien l'agiter plus que de coutume?! 

    ***

    Rotomagus – Mercredi Douze Novembre - An Deux-Mille-Huit – Trois heures et trente neuf minutes, précisément.

     

    «J'en-ai marreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!! » 

    Le hurlement de rage que poussa Oni, en cet irrémédiable instant où la sonnerie interne de son âme se mettait en action depuis quelques temps, la tirant fort désagréablement d'un sommeil, de toutes façons, des plus trouble, se répercuta contre les épaisses parois de sa majestueuse chambre aux tentures poudroyantes, générant alors un écho nullement prêt à se taire, et dont la parfaite imitation faisait planer pour quelques instants encore, au sein du palais assoupi au royal silence, l'époustouflante colère d'un petit être désabusé. 

    La fluette fée, surprise par la puissance de son propre cri, porta soudainement sa petite main aux longs doigts finement articulés jusqu'à ses lèvres amarantes ou cerises, comme pour étouffer, trop tard, le son tonitruant qui s'en était déjà échappé, malgré elle. 

    Tendant l'oreille, elle se concentra de toutes ses forces afin de constater, si par malheur, elle avait alors oui ou non éveillé en sursaut tout cet imposant sérail profondément endormi...redoutant la fureur de ses habitants, et surtout, de sa tyrannique matrice, si tel était le cas. 

    Mais, force fut de constater, après quelques longues et intenses minutes à guetter le moindre soubresaut, le moindre indice d' agitation alentours, qu'il n'en était rien, et que par chance, les mets succulents et surtout, les excellentes liqueurs, comme puisées directement à la source divine, qui les accompagnaient, avaient sans nulle doute eu raison des convives du soir, les plongeant pour quelques longues heures encore dans les abîmes d'un sommeil sans rêve, où même l' improbable implosion d'un zeppelin qui passerait au moment même au dessus des toits surplombant leurs consciences assommées n'aurait eu d'impact sur leurs sens éteints. 

    « Ouf. » 

    « C'était moins une »... 

    Oni soupira de soulagement, se jetant alors contre sa tendre couche, épuisée. 

    Elle n'en pouvait plus de ces nuits agitées, troubles, durant lesquelles il devenait plus que difficile de trouver le moindre repos. 

    Pourtant, elle savait que cette nuit, quoiqu'il en soit, son sommeil aurait de toutes façons été des plus apnéiques, difficile et instable, alors que chaque jour elle avait avec excitation, survoltée et euphorique, effeuillé la scintillante éphéméride qu'elle même avait confectionné en mêlant avec le plus grand soin feuilles dorées d'un Mallorn centenaire et petites Elanor étoilées, jusqu'en ce jour mercurien, veille de la gigantesque Cérémonie du Quinzième Eon.

    Le lendemain, à Minuit précises, la danse rituelle des Dalreï ferait affluer en elle, et en chacun de ses fabuleux comparses nés du même cycle, la mystérieuse Mana, source intarissable de puissance magique, et alors, affublée de ses nouveaux talents arcaniques, elle prendrait son envol pour la première fois face aux regards émerveillés du tout Faërie, détachée pour jamais de la moindre barrière terrestre...

     

    Les cinq derniers jours avaient passé tel un fulgurant éclair, n'apportant guère aucun événement notable, les journées s'écoulant en de longues, fatigantes et ennuyeuses répétitions du magistral cérémonial à venir qu'il ne fallait, grand dieu, pour rien au monde faire échouer d'une quelconque façon que ce soit! Tout devait être parfait, minutieusement assimilé et singé jusqu'à atteindre l'excellence, la grâce même.

    Cet entraînement quasi robotique avait laissé Oni vidée de toute sa vivacité, et, le soir venu, quand tous, jeunes profanes exceptés, s'en venaient festoyer gaiement autour d'un foisonnant repas où boissons enivrantes et mets prodigieux s'entremêlaient sans fin au milieu de chants, de danses et de rires, il fallait presque au convive curieux aller chercher en elle la lueur vivifiante qui brillait d'ordinaire plus que nulle autre.

    Ce n'était qu'à la nuit tombée, une fois longuement paressé au creux des remous langoureux d'un bain parfumé à l'eau de rose, que notre légère lilliputienne, déchargée pour un peu de sa lourde asthénie, à l'heure bleue de sa conscience, sentait de nouveau affluer en elle l'étincelle de vie, bien trop vite supplantée par l'ondée électrique de l'anxiété latente, celle la même qui, au moment du coucher, viendrait une fois de plus atteler son sommeil au char enflammé d'un démon instable, pour une course effrénée au gré de troubles songes.

    - Ô Nuit, quand viendras-tu enfin apaiser ton courroux?! -




    Lully. ©



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  • Bonsoir Bonsoir.

     

    Bigrement désolée je suis d'avoir failli à ma promesse de tenir ici chaque jour un journal relatant mon avancée, ou mon immobilisme, selon. 

    Il s'avère (et non, je ne me cherche pas d'excuses...quoique...), que ces 5 derniers jours (6 à présent) ne m'ont guère laissé le loisir ou le temps d'écrire à mon gré. 

    Moultes choses à faire m'en ont empêché, et lorsque j'aurai pu trouver un court laps de temps, j'avoue avoir été trop fatiguée, et quelque peu démotivée, pour m'y consacrer. 

    Pardonnez- moi cette paresse involontaire qui m'a pourtant valu quelques morsures de culpabilité!

    Cependant, grâce à un regain de volonté, d'élan, et de soutien de la part de mes comparses nanoteurs, je me suis de nouveau, pour quelques heures, attelée à la tâche cette nuit.

    C'est donc fourbue, et pourtant peu satisfaite, que je vous libre ici le troisième extrait de mon histoire, qui se trouve être toujours orpheline d'un titre, pour l'instant.



    Bien à vous, la Lutine s'incline promptement.

    *Courbette et pluie de coquillettes, au doux hululement d'une chouette.*




    Lully.



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