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La Petite Mort .
Un jeu du chat et de la souris entre deux étranges personnages qui n'auraient pas du se rencontrer ainsi. Texte datant lui aussi de 2002, je n'ai malheureusement jamais encore réussi à y apporter la touche finale, bien que je sache depuis toujours comment terminer l'histoire. Je ne trouve pas les mots pour le faire. Alors en attendant, imaginez la votre! ;)
La Petite Mort
La petite Mort se lève et s’en va balader
Ses maux intemporels et sa mine blafarde
Au moment où le glas a cessé de sonner…
Et oui !même la faucheuse a droit à son congé !
De ses orbites vides fouille l’humanité
Se demandant quelle âme voudra bien lui parler.
Au détour d’une rue, elle rencontre un vieillard
Niché dans des cartons, le nez dans son pinard
Qui balbutie, argote, d’une voix fatiguée
Les mots, mille et légions, d’un homme désincarné…
La dévoreuse Dame, drapée de ses ténèbres
De ses lèvres l’effleure, silencieuse et superbe.
Frissonnant, il s’exclame :
« Ce baiser sur mon âme ! Mon heure est donc venue ?
Ou ai-je encore trop bu de ce nectar infâme ?! »
S’élève alors la voix, caverneuse et sans âge :
« Ton heure est loin encore, mais tu m’as démasquée,
Je suis bien le passeur qui viendra te chercher.
Ce soir, j’aspire seulement à un peu d’amitié,
Voudras-tu, s’il te plaît, partager ce breuvage ? »
Vous le croirez ou non, mais tandis que la lune s’élève dans les cieux
Le clochard et la Mort, compères improbables,
Grattent une guitare en jouant les amoureux !
Aux rires suivent les larmes,
Aux larmes suivent les chants,
Et l’ivresse grandissant, les heures se succèdent…
C’est à l’unique instant, un millième de seconde,
Où l’aube et l’ombre enfin, se rencontrent et succombent
Qu’un gouffre intemporel, apparu de nulle part
Ecartèle la terre et sonne le départ…
Lully. ©
Tags : mort, petite, bien, mots, eleve
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Commentaires
Je suis heureuse de savoir qu'à toi au moins, cette petite comptine ne t'aura pas laissé sur la langue un goût d'inachevé, mais "une image extraordinaire", tes mots sont puissants, ils savent toucher au coeur! Merci!
J'ai en mon esprit depuis bien longtemps, depuis le jour où je l'avais écrit, une idée précise de comment elle devrait se terminer, mais je désespère d'un jour trouver les mots pour le dire, cela fait si longtemps...
Au pire, elle restera ainsi, en suspens, jusque la fin des temps!
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Je regrette de l'avoir lu une première fois sans pouvoir y faire un commentaire, à chaud, et de ne le faire que maintenant, après relecture. Peut-être aurais-je pu mieux dire alors ce que je ressens.
Il m'a laissé en tout cas une image extraordinaire (en rime s.v.p!), le clochard et la Mort, qui sonne comme une poésie entière et achevée.
Je n'éprouve donc pas le besoin d'imaginer une suite.
Mais si il en existe une, alors, ma foi, attends que le souffle de la Muse soit suffisamment perceptible pour l'écrire.
Je suis persuadé qu'elle sera surprenante.