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    David Eddings



    Une fiche épitaphe, consacrée à ce grand auteur qui vient de nous quitter.

    Puisse t-il reposer en paix auprès de son aimée, au cœur de mondes enchantés aussi beaux que ceux qu'il aura crée pour nous faire rêver.


     

    « Et les Dieux créèrent l'homme, et chaque Dieu choisit son peuple. Mais Torak, le Dieu jaloux, vola l'Orbe d'Aldur, le joyau vivant façonné par l'aîné de Dieux et ce fut la guerre.
    Le félon fut châtié; à Cthol Mishrak, la Cité de la Nuit, il dort toujours d'un sommeil hanté par la souffrance.
    Le fleuve des siècles a passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages ne parlent plus qu'aux initiés, mais ils sont formels : Torak va s'éveiller. Et justement l'Orbe disparaît pour la seconde fois. Que le Maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toute chose.
    Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort ?
    Dans cette partie d'échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maitresse : le dernier descendant des Gardiens de l'Orbe, désigné par les présages. »

    (David Eddings)



    David Eddings est né en 1931 à Spokane, Washington, dans ce grand Nord-Ouest des Etats-Unis où le destin le ramènera souvent. Études au Junior College d'Everett (1950-1952) puis au Reed College (1952-1954). Service militaire en Allemagne (1954-1956). Passe le M.A. (1957-1961) et s'inscrit en Ph.D. de littérature à l'université du Washington à Seattle.

    Judith Leigh Schall est née en 1937 ; elle a passé son enfance dans un village près de Pittsburgh avant de rejoindre l'armée de l'air. Puis elle rencontre David Eddings à Tacoma et l'épouse en 1962 après un été aventureux qu'il racontera dans High Hunt, son premier roman (1973). Dans l'immédiat, il trouve du travail chez Boeing, qui l'envoie dans le Dakota pour s'occuper de missiles, puis à La Nouvelle-Orléans pour s'occuper de la fusée Saturne. Mais Leigh, asthmatique, ne supporte pas le climat et le couple retourne dans le Dakota, où David devient professeur de collège, puis à Denver, où il est engagé par Safeway (une chaîne de supermarchés) tandis que Leigh trouve du travail dans un motel. Le magasin, en 1974, est le théâtre d'un hold-up tragique ; il en tire The Losers (1992), un thriller sur le mal et la violence, qui se passe à Spokane, lieu de sa naissance, où il s'est replié après la fusillade.

    Mais ce n'est pas sa vocation d'écrire des romans " sérieux ", même sur l'ennui dans les villes moyennes ; il relit Tolkien, reprend ses notes de cours sur la littérature médiévale et construit un univers complet. A partir de 1982, il rencontre le très grand public avec La Belgariade et sa suite : La Mallorée ; son écriture moderne, la clarté de la narration malgré la multiplication des personnages, la vie de ses dialogues, son humour léger, sont sans égal dans la fantasy d'aujourd'hui. En 1995, il reconnaît Leigh comme co-auteur de ses romans : c'est à elle qu'on doit les décors concrets, les personnages féminins, les chutes incisives.

    La machine lancée le couple poursuivit avec les aventures d’Émouchet et du Bhelliom (dans la Trilogie des joyaux et celle des Périls). D’autres romans moins marquants ont suivi et ces dernières années, l’auteur était revenu sur le devant de la scène avec sa Tétralogie des rêveurs.


    « Je suis ici pour apprendre à une ou deux générations à lire. Après, ils en auront fini avec moi et cela ne m'attriste pas plus que cela, mais ils ne peuvent pas passer outre des Homère ou des Milton. »

    Fier de ses personnages, aussi réels qu'il pouvait les rendre, David était connu pour sa discrétion, remarquant un jour qu'il ne courrait jamais le risque de recevoir un Nobel de littérature...

    L’auteur, né le 7 juillet 1931, s’apprêtait à fêter son 78ème anniversaire le mois prochain. Il est décédé dans la nuit du 2 au 3 juin 2009 , rejoignant vers d’autres cieux son épouse Leigh qui l’avait précédé en 2007.

    Même si Eddings n’était pas le plus grand styliste de fantasy vivant, sa plume vive et volontiers comique avait su enchanter bon nombre d’entre nous. Nombreux furent ceux d’ailleurs qui découvrirent la fantasy grâce à lui, tant il avait su moderniser un genre qui s’enlisait quelque peu depuis Tolkien. C’est donc le cœur serré que nous avons pour lui une dernière pensée.




    Sources : Wikipédia ; Actualitté ; Elkabin.net ; Babelio.




    Bibliographie :


    - La Grande Guerre des Dieux

    (Ordre chronologique de l'histoire)

    • Les Préquelles

      • Belgarath le sorcier : Les années noires (1998) - Belgarath the Sorcerer (1995)

      • Belgarath le sorcier : Les années d'espoir (1998) - Belgarath the Sorcerer (1995)

      • Polgara la sorcière : Le temps des souffrances (1999) - Polgara the Sorceress (1997)

      • Polgara la sorcière : Les années d'enfance (1999) - Polgara the Sorceress (1997)

    • La Belgariade - The Belgariad

      • Le pion blanc des présages (1990) - Pawn of Prophecy (1982)

      • La reine des sortilèges (1990) - Queen of Sorcery (1982)

      • Le gambit du magicien (1990) - Magician's Gambit (1983)

      • La tour des maléfices (1991) - Castle of Wizardry (1984)

      • La fin de partie de l'enchanteur (1992) - Enchanters' end Game (1984)

    • La Mallorée - The Malloreon

      • Les gardiens du Ponant (1992) - Guardians of the West (1987)

      • Le roi des Murgos (1993) - King of the Murgos (1988)

      • Le démon majeur de Karanda (1993) - Demon Lord of Karanda (1988)

      • La sorcière de Darshiva (1994) - Sorceress of Darshiva (1989)

      • La sybille de Kell (1994) - The Seeress of Kell (1991)


    Attention, la teneur de l'histoire fait qu'il est fortement déconseillé de lire les préquelles en premier. L'ordre de lecture recommandé est :

    • La Belgariade (les cinq tomes dans l'ordre indiqué ci-dessus)

    • La Mallorée (les cinq tomes dans l'ordre indiqué ci-dessus)

    • Belgarath le Sorcier (les deux tomes dans l'ordre indiqué ci-dessus)

    • Polgara la Sorcière (les deux tomes dans l'ordre indiqué ci-dessus)

    • Le Codex de Riva



    - La pierre sacrée perdue - Elemnium/Tamuli

    • La trilogie des joyaux - Elemnium

      • Le trône de diamant - The Diamond Throne (1989)

      • Le chevalier de rubis - The Ruby Knight (1990)

      • La rose de saphir - The Sapphire Rose (1991)

    • La trilogie des périls - Tamuli

      • Les dômes de feu - Domes of Fire (1992)

      • Ceux-qui-brillent - The Shining Ones (1993)

      • La cité occulte - Hidden City (1994)



    - La tétralogie des Rêveurs - The Dreamers [modifier]

    • Le réveil des anciens dieux - The Elder Gods (2003)

    • La dame d'atout - The Treasured One (2004)

    • Les gorges de Crystal - Crystal Gorge (2005)

    • La folie des dieux - The Younger Gods (2006)



    - Hors cycles

    Ceci est une liste des romans réalistes (excepté La rédemption d'Althalus qui est bien un roman High Fantasy).

    • High Hunt (1973)

    • Les laissés pour compte - The Loosers (1992)

    • La Rédemption d'Althalus (deux volumes) - The Redemption of Althalus (2000)

      • Les yeux d'émeraude

      • Les trois grimoires

    • La chanson de Regina - Regina's Song (2002)



    Source : Wikipédia.



    Mes impressions :


    J'ai découvert Eddings tardivement, lorsque j'ai eu 18 ans.

    J'avais beau connaître Le Grand Maître Tolkien, je ne m'étais jamais réellement plongée dans sa lecture à ce moment là.

    Déjà roliste pourtant, mes connaissances en littérature fantasy étaient en fait assez limitées.

    Et mes amis m'offrirent pour mon anniversaire le Cycle d'Elemnium/Tamuli...

    Ce fut pour moi une plongée merveilleuse et même émerveillée que d'entrer dans cet univers.

    Je ne l'ai plus lâché depuis.

    Eddings est donc l'auteur qui m'a réellement initiée à l'univers littéraire fantasy, me l'a fait aimer et m'y replonger sans cesse.

    Je n'ai plus hésité ensuite à dévorer Tolkien, Weis & Hickman, Marion Zimmer Bradley, Roger Zelazny, Terry Pratchett... et j'en passe.

    Cela fait quelques années que je n'ai pas ouvert l'un de ses livres, je vais probablement m'y enliser de nouveau prochainement, pour mon plus grand plaisir. Bien que j'aurai sans doute, cette fois, la larme à l'œil de savoir qu'il n'est plus.

    J'ai pourtant à la fois, la joie de le savoir à présent dans un monde que j'espère meilleur, à la hauteur de ceux auxquels il a su donner vie, paisible auprès de sa douce.

    Puisse t-il, Puissent- ils, reposer en paix.

    Pour finir , j'emprunte ici, de nouveau, les mots d'un autre, qui a su dire mieux que moi son amour de ce grand auteur, que je partage entièrement. *



    Lully.©



    *« Monsieur Eddings. David.
    Merci de m'avoir fait rêvé et découvrir des mondes merveilleux, des personnages époustouflants et, entre tous, de m'être fait me tordre rire bien souvent, généralement dans les transports en commun, afin que je sois assuré de passer pour un simple d'esprit.
    Merci, avec Leigh, de m'avoir fait visiter ces contrées étranges et pourtant si familières à présent et de m'avoir permis de rencontrer des compagnons de route qui, à l'instar de ceux de Tolkien, ne me quitteront pas. Je chemine à présent, entouré de Grand-Pas et ses compagnons d'un côté, et de l'autre se pressent Garion, Belgarath, Barak, Silk, Mandorallen, Althalus, Talen, Emouchet et d'autres encore, au langage plus ou moins vert, à l'esprit plus ou moins embrumé par l'alcool…

    Merci pour ces fantastiques découvertes.
    Je boirais à votre santé, en compagnie de Belgarath et de Beldin (qui m'assure que le meilleur moyen de remédier au mal de crâne le lendemain de cuite est d'en remettre un coup par dessus…)

    Bonne route ! ». Le Troquet du Nain.

     

     

     

     

     

     


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  • Titre : Lolita

    Auteur : Vladimir Nabokov



    Présentation de l'éditeur (Extrait) :


    " Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme.

    Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
    Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. " .


    Origine du roman :


    Nabokov a imaginé l'histoire d'une liaison entre un homme d'âge mûr et une préadolescente avant même son départ pour les États-Unis. Dans un premier temps, l'histoire devait se dérouler en Provence.

    Dès sa sortie, le roman provoqua un scandale. Pourtant, Lolita faillit ne jamais sortir. Nabokov envisagea de brûler le manuscrit inachevé quelques années auparavant, las de ne pas voir la fin de ce roman. Le manuscrit fut refusé par tous les éditeurs américains, soit qu'ils craignissent des poursuites judiciaires ou morales, soit qu'ils souhaitassent modifier le livre dans un sens « moral ». Nabokov le fit publier pour la première fois par Olympia Press (en) en version originale, à Paris, en 1955. Malgré un catalogue prestigieux (Jean Genet, Samuel Beckett, etc.), la maison d'édition fondée par Maurice Girodias, le fils de Jack Kahane (en), qui a notamment édité Ulysse de James Joyce chez Obelisk Press (en), est spécialisée dans l'édition d'œuvres sulfureuses, ce que Nabokov ignore en 1954. Il qualifie plus tard les titres publiés par cette maison d'édition de « nouvelles obscènes pour lesquelles Monsieur Girodias embauchait des plumitifs afin qu'ils les confectionnassent avec son assistance ».

    Nabokov savait qu'il allait choquer. Selon lui, l'Amérique puritaine de l'époque comporte trois tabous. Outre la pédophilie et l’inceste abordés dans Lolita, il y a le « mariage négro-blanc retentissant et glorieux, produisant une foultitude d'enfants et de petits-enfants ; et un athée endurci à la vie heureuse et utile, mourant dans son sommeil à l'âge de 106 ans ».

    Dès sa sortie en France le roman fut censuré. La censure est levée un temps en 1958. Mais entre-temps Gallimard a publié une traduction en français. Dès lors, la censure de la version anglaise n'est qu'anecdotique. Le livre sort en 1958 aux États-Unis, chez Putnam et connaît un grand succès, restant pendant 180 jours à la tête des meilleures ventes du pays. Lolita est même le premier roman, après le best-seller Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell, à atteindre le seuil des 100 000 exemplaires vendus en trois semaines. Depuis, Lolita s'est vendu à plus de 15 millions d'exemplaires dans le monde.


    L'Histoire :


    Le livre se présente comme une longue confession du personnage principal, rédigée avant son procès. Humbert Humbert (la note du médecin indique que les noms ont été changés) étant cependant mort avant son jugement, le livre est publié par un médecin — en tant que « document clinique » pouvant servir dans le milieu psychiatrique.

    Humbert Humbert, professeur de littérature, quitte l'Europe pour s'installer aux États-Unis, où il cherche une chambre à louer. C'est en visitant une chambre chez Charlotte Haze qu'il aperçoit la sublime fille de sa logeuse, ce qui le pousse à rester. Après l'avoir rencontrée, il commence rapidement à espionner la jeune Dolores Haze, âgée de 12 ans (elle est surnommée Lo, Lola, Lolita, Dolly, Dolita, etc.). Sa mère, une veuve solitaire devient alors un moyen pour Humbert pour approcher l'enfant. La mère et Humbert se marient au bout de quelque temps. Toutefois, Charlotte Haze découvre peu de temps après le journal intime de son mari où celui-ci étale son attirance pour la jeune fille et son indifférence pour sa femme. Choquée par cette découverte, elle s'enfuit de la maison et meurt quelques minutes plus tard, renversée par une voiture. Lolita n'étant pas là au moment où se déroule le drame, elle ignore tout de la mort de sa mère. Humbert profite de la situation pour venir chercher la fillette dans le camp de vacances où on l'avait envoyée.

    Il commence alors un voyage à travers les États-Unis en compagnie de Lolita avec qui il entretient des relations sexuelles. Au terme de ce voyage, Lolita et lui emménagent dans une ville moyenne et Lolita reprend une scolarité normale. Après cet intermède, Humbert et Lolita entreprennent un nouveau voyage. Au cours de ce dernier, Lolita parvient à s'enfuir pour rejoindre un concurrent pédophile de Humbert, Clare Quilty.

    À la fin du roman, Humbert retrouve brièvement Lolita, mariée et enceinte, qui lui demande de l'argent pour s'installer avec son mari en Alaska (où elle mourra en couches à une semaine de son dix-huitième anniversaire). Humbert réalise à ce moment qu'il la désire toujours, même si elle n'est plus une « nymphette ». Humbert se lance ensuite sur les traces de Quilty, et finit par le trouver et le tuer. Il est arrêté, et une fois en prison il écrit, sous le pseudonyme d'Humbert Humbert, son histoire.


    Thèmes Explorés :


    Humbert Humbert éprouve pour Lolita une passion sans bornes. Il est à la fois amoureux et obsédé sexuellement par la jeune Américaine. Intellectuel oisif et rentier, il n'a aucune contrainte sociale et s'enfonce petit à petit dans une relation de plus en plus ambiguë. De son côté Lolita est attirée par cet homme qui symbolise à ses yeux un fantasme d'idéal masculin et joue avec Humbert sans se douter qu'elle ouvre la porte à une relation qu'elle ne maîtrise pas et qui s'achèvera en un cauchemar pour elle. Humbert se détruit également pour vivre cette histoire.

    Lolita explore d'autres thématiques que la relation entre les deux personnages. On y découvre ainsi le décalage entre l'Europe et les États-Unis des années 1950. Humbert étant l'archétype d'un Européen raffiné, tandis que l'entourage de Lolita (et Lolita elle-même) étant l'exemple même d'Américains moyens, l'œil ironique et décalé d'Humbert nous décrit ainsi la différence entre les deux cultures. Lolita est également un avatar du mythe féminin de Lilith (dont la prononciation, décrite par Nabokov, est la même : l doublé, t final), en tant que figure de la femme que l’on ne peut épouser et des amours illicites[5]. Nabokov avait déjà exploré ce thème dans un poème publié une trentaine d’années auparavant, intitulé Lilith et dont l’héroïne est une fillette qui interrompt le coït : là encore, il s’agit d’un des aspects de la figure de Lilith, comme femme qui détourne la sexualité de la procréation[6].

    Les jeux intertextuels abondent dans le roman, de sorte que ce dernier constitue aussi une réflexion sur la culture (littéraire et picturale). Ainsi Clare Quilty soumet-il Humbert à un jeu de piste fondé sur de nombreuses références culturelles, jeu dans lequel le détective privé engagé par Humbert échoue largement.

    Dans Lolita, on trouve également quelques attaques de Nabokov à ce qu'il appelle ouvertement le « charlatanisme freudien », Humbert tournant en dérision tous les psychanalystes qu'il croise. Le mot de la fin de l'auteur indique que le mot du début attribué à un médecin est également là contre les psychanalystes.

    Globalement, si Humbert n'avait pas une vie sexuelle monstrueuse, il serait un personnage très séduisant, sensible, drôle et raffiné. Cela rejoint de nombreuses situations mises en scène par Nabokov : un personnage génial entouré de médiocres, les médiocrités étant ici représentées par la fade Charlotte Haze, le décadent Quilty, le sot Gaston, la faible Valérie et dans une certaine mesure Lolita elle-même : bien qu'il soit prêt à tout pour la posséder, l'univers superficiel et écœurant de la jeune fille l'incommode.

    Humbert ressemble ainsi à John Shade, Sebastian Knight, Van Veen et d'autres. Chacun de ces personnages n'est d'ailleurs jamais d'un génie immaculé, et si Humbert est entaché d'un vice monstrueux, les autres héros de Nabokov ont tous des tares abominables qui gâchent leurs vertus communes : la sensibilité, l'humour, la culture, la créativité, la passion, qualités que l'on soupçonne dans Nabokov lui-même.


    Note sur la traduction française :


    La première traduction en français de Lolita fut réalisée par Éric Kahane, le frère de Maurice Girodias, et publiée par Gallimard en 1959. Le roman a été réédité en français en 2001 avec une nouvelle traduction de Maurice Couturier et un avant-propos expliquant ceci : la première traduction différerait considérablement du texte original, le rendant par moments illisible, et aurait été désavouée par Nabokov lui-même. Parlant couramment le français, Nabokov a en effet exprimé son désir de retravailler la traduction de Lolita, mais n'a jamais eu le temps de s'y consacrer.

    Cette affirmation, principalement propagée par Couturier, est cependant remise en cause par d'autres spécialistes de Nabokov[9].

    Les deux versions ont leurs forces et leurs faiblesses. La seconde gagne en fidélité mais pas forcément en lisibilité ni en poésie, la première ayant, pour certains, tous les attributs d'une adaptation plus que d'une véritable traduction (ce qu'on appelle également une belle infidèle).



    Mes Impressions :


    Attention, chef d'œuvre!

    Malgré un sujet extrêmement sensible, Lolita est un livre magnifique, qui se dévore, se respire, et nous transporte littéralement au cœur d'une épopée fantasque, un road-trip exaltant et dangereux aux couleurs cendrées des remords, de la culpabilité et du désespoir portés par un amour incandescent , proscris et immoral.

    Ne vous fiez pas au thème du livre, susceptible de choquer, car tout le génie de Nabokov réside dans son écriture!

    Déconcertant de légèreté et d'humour grinçant, le narrateur, Humbert Humbert , cultivé, sensible, est magnifiquement porté par la plume de son auteur au vocabulaire choisi, d'une précision diabolique, qui joue avec le langage avec un talent indéniable et nous attache irrévocablement à son personnage bien contre notre gré, faisant du lecteur un complice, un voyeur qui suit avec passion des actes immoraux qu'il ne peut cautionner sans pourtant être capable de se détacher de leur récit.


    Il est difficile de concevoir que Lolita ait été jugé « roman pornographique », au même titre que les œuvres d'un Sade ou bien d'un Crébillon, alors qu'il n'est mention à aucun moment de scènes érotiques, aucune trace de vulgarité ou même d'un vocabulaire tendancieux.

    Dans ce roman, c'est véritablement l'amour dévastateur d'un homme, quadragénaire, pitoyable, hanté par le souvenir de son amour d'enfance qu'il voit réincarné et même transfiguré en Lolita, que l'on va suivre en lecteur tout à la fois passionné, surpris, horrifié et charmé, transporté dans une panoplie de sentiments contradictoires par un narrateur qui nous décrit avec cynisme et ironie le détail de sa propre déchéance vers la folie et le meurtre.

    A travers ses confessions, il se pose tantôt en pervers manipulateur, tantôt en victime martyrisée, esclave du pouvoir envoûtant de Lolita.

    Il se trouve que sa « nymphette » n'est pas non plus un modèle de pureté et de naïveté. Manipulatrice, charmeuse et cynique, elle se joue de son entourage mais surtout de son partenaire qu'elle se sait posséder entièrement. Certes, elle a l'excuse de son jeune âge où les interdits sont une exquise tentation et la volonté de paraître une fascination, mais elle n'en reste pas moins intrigante et trompeuse.

    On peut être frappé par le ton irrévérencieux et l'amoralisme général qui règne tout au long du roman, mais l'on n'y trouvera aucune description fallacieuse. Au contraire, tout est dans la suggestion et la finesse, et au final, c'est bien au cœur de cet amour dévorant et certes inconvenant que nous entraîne Humbert Humbert, mais non au fin fond de sa déviance sexuelle.

    Lolita détient tous les ingrédients d'un chef d'œuvre : une intrigue sombre mais passionnante au cœur d'un sujet sensible, sur fond d'un road-trip haletant, et à l'écriture superbe, incisive et précieuse à la fois, d'une justesse toujours remarquable.

    N'hésitez pas, plongez dans les méandres de cet amour tortueux, fou et impossible, dont vous ne sortirez pas indemne.


    Sources : Wikipédia , Amazon , Evene .




    Lully.©


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