• Les Coloriés

    Alexandre Jardin

     

     

     

    Note de l'éditeur :

     

    Un monde sans adultes est possible. À des milliers de kilomètres de la France vit un peuple qu'aucune carte n'a jamais répertorié : les Coloriés. Turbulents, sincères et gobeurs d'instants, ils vivent dans un univers sans adultes où l'enfance et le jeu sont devenus une culture à part entière.
    En 2003, l'ethnologue Hippolyte Le Play rencontre à Paris Dafna, une jeune et ravissante représentante du peuple colorié. Imprévisible, gouvernée par ses émotions et ses désirs fantasques, cette «grande petite fille» le bouleverse immédiatement. Mais les Coloriés ne sont pas oiseaux que l'on apprivoise facilement. Et voilà Hippolyte embarqué dans une course-poursuite imprévue qui l'entraînera bien loin de chez lui.
    Avec ces Coloriés et leur fantaisie tendre et espiègle, l'auteur du Zubial et du Zèbre nous offre là son roman le plus déroutant et le plus drôle. Une véritable invitation à se hisser à la hauteur si dépaysante de l'enfance.

     

     

    Quelques mots sur l'auteur :

     

    Alexandre Jardin est un auteur et cinéaste français âgé de 44 ans.

    Ses principaux thèmes en tant qu'écrivain sont l'amour à la Feydeau, proche du vaudeville, et la pédagogie.

    Il aborde la peur de la monotonie et le regain de la flamme amoureuse, et il a aussi la particularité remarquée de mettre souvent en scène des enfants émerveillés.

    A propos de son roman Les Coloriés, il déclare qu'au-delà de la fable c'est surtout « une rébellion radicale contre l'univers « sérieux », terrifiant, dans lequel nous somnolons. Ce livre invite chacun de nous à réveiller sa part la plus authentique, à tourner le dos à cette société « raisonnable » qui aspire en permanence à la « cohérence ».

     

     

    Mes impressions :

     

    Au départ, Les Coloriés sont en fait deux romans pour deux âges de lecteurs.

    La révolte des Coloriés est un roman pour la jeunesse qui démarre en 1980, alors que Les Coloriés commence en 2003 et s'adresse cette fois-ci aux adultes.

    Pourtant, j'étais persuadée avant que ne débute ma lecture, que j'allais ouvrir moi aussi un roman destiné à la jeunesse, qui n'est pas une littérature qui me rebute, au contraire, mais à laquelle ne va pas pour autant ma préférence.

     

    Ma deuxième crainte, à la lecture de la quatrième de couv', était de découvrir avec horreur une espèce de pastiche de Sa Majesté des Mouches, de William Golding , que j'avais adoré petite.

     

    Et bien, quelle joie de voir, dès les premières pages, mes peurs aussitôt balayées.

    On est bien loin du ton grave de Golding et d'une histoire qui serre le cœur par sa dureté, pourtant, au-delà du ton léger d'Alexandre Jardin et de ses protagonistes, on n'est guère non plus au beau milieu d'une simple fable enfantine emmitouflée dans un bonheur sans enjeu.

    Derrière les pitreries, l'humour et les situations cocasses, derrière même le fol espoir que fait renaître en nous la beauté d'une pure Authenticité qui n'est jamais surjouée, c'est bien au cœur d'une satire à la portée philosophique que nous nous sommes plongés.

     

    En nous offrant la vision d'une société utopique fondée sur l'Enfance et sa spontanéité, son naturel, Alexandre Jardin nous renvoie en pleine poire les codes de la nôtre, « adultienne », guindée, étriquée même, où l'on nous formate dès la naissance et où l'on nous apprend un maintien, une façon de se tenir, qui nous mène à nous retenir.

    Me vient l'image de ces femmes d'ailleurs, qui à la mort d'un proche, se jettent sur le cercueil, hurlent leur douleur et se laissent choir quand nous ne sommes pas même toujours capables d'une moindre larme...

    Nos chagrins comme nos joies s'éteignent finalement, étouffés par la « bienséance » qui nous enseigne à les contraindre, au point de ne plus savoir les ressentir parfois, au risque de n'être plus que des coquilles vides.

    Les Coloriés est un livre qui nous pousse à réfléchir, notamment sur l'éducation que l'on donne à nos enfants, le sérieux que nous leur imposons, nos contacts humains, le rôle que chacun d'entre nous adopte en société et qui finit par nous englober tout à fait...

     

    C'est avec une facilité déconcertante que l'auteur nous entraîne de nouveau sur les sentiers de notre enfance, à la redécouverte de notre véritable (é)moi, de nos désirs et de nos émotions, et surtout, il nous insuffle l'envie de faire fi de nos carcans sociaux, de dire merde aux idées reçues, et d'envoyer valser au loin ces comportements aseptisés que l'on nous aura de tout temps imposés.

    Alexandre Jardin s'amuse, se et nous fait plaisir, « jouaille » avec les mots au gré de ses envies. Alors, malgré quelques longueurs et quelques répétitions que le sens profond du texte nous pousse à ignorer, c'est une véritable bouffée d'air frais et un sourire authentique qu'il nous dessine sur le visage.

     

    Après tout, la vie n'est qu'un jeu dont l'issue reste parfaitement inéluctable, alors, qui, de ceux qui y participent, seront les véritables gagnants?

    Ceux qui sauront la mordre à pleines dents, s'en délecter, redessiner les voies qui s'offrent à eux au gré de leurs envies...

    Sous mes allures de Culottée, c'est bien au fond, une Coloriée , que je suis.

     

     

    Lully.©

     


    Sources :

     

    Wikipédia ; Livre Fnac.com ; Gallimard.fr


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