• Prose.

    - Quand les mots s'envolent ... -
  • Bientôt 10 ans après l'avoir commencé, voilà que ce texte peut ENFIN  quitter la rubrique des Inachevés!! Je n'aurai jamais cru cela possible, mais il semble que Rêverie, ma coquine de Muse, en a cette nuit décidé autrement. Et je l'en remercie vivement!! :)


    La Petite Mort

     

     

    La petite Mort se lève et s’en va balader

    Ses maux intemporels et sa mine blafarde

    Au moment où le glas a cessé de sonner…

    Et oui !même la faucheuse a droit à son congé !

     

    De ses orbites vides fouille l’humanité

    Se demandant quelle âme voudra bien lui parler.

    Au détour d’une rue, elle rencontre un vieillard

    Niché dans des cartons, le nez dans son pinard

    Qui balbutie, ergote, d’une voix fatiguée

    Les mots, mille et légions, d’un homme désincarné…

    La dévoreuse Dame, drapée de ses ténèbres

    De ses lèvres l’effleure, silencieuse et superbe.

    Frissonnant, il s’exclame :

    « Ce baiser sur mon âme ! Mon heure est donc venue ?

    Ou ai-je encore trop bu de ce nectar infâme ?! »

    S’élève alors la voix, caverneuse et sans âge :

    « Ton heure est loin encore, mais tu m’as démasquée,

    Je suis bien le passeur qui viendra te chercher.

    Ce soir, j’aspire seulement à un peu d’amitié,

    Voudras-tu, s’il te plaît, partager ce breuvage ? »

     

    Vous le croirez ou non, mais tandis que la lune s’élève dans les cieux

    Le clochard et la Mort, compères improbables,

    Grattent une guitare en jouant les amoureux !

    Aux rires suivent les larmes,

    Aux larmes suivent les chants,

    Et l’ivresse grandissant, les heures se succèdent…

    C’est à l’unique instant, un millième de seconde,

    Où l’aube et l’ombre enfin, se rencontrent et succombent

    Qu’un gouffre intemporel, apparu de nulle part

    Écartèle la terre et sonne le départ…  

     

    La Dame aux mille méfaits, ravages au Vin mauvais

    S'éveille à l'aube Morne en sombre léthargie

    Autour d'elle ne subsiste qu'une faible aura d'orgie

    Aux cartons imbibés d'Ivresse évanouie.

    De vieillard ou d'ami, nulle trace, nulle cendre

    D'un passage vers l'Ailleurs où elle devrait se rendre

    Plus rien! Ô Triste folle!

    Ta transe aura ainsi mis fin au sinistre labeur

    Et ta Non-Vie d'antan a vu sa dernière heure.

    Désormais, bien guindé sur le funeste Trône

    Repose le fessier d'un vieux soûlard coquin...

     

    Pour Toi, Brumeuse Dame aux relents de tanin

    Adieu chasses glorieuses et linceuls de satin

    Aux badauds arrivistes, Famines et Chagrins

    Bonjour! Et qu'enfin, chanceuse ton aumône soit!



    ©Lully


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  • . . .

     

    Fumées grisées âcres

    Vertes apothicaires

    Marchandes d'Insomnie,

    J'en crève

    Crève, Gueule béante sur l'univers

    Barrières géantes s'en venant

    Fracasser le rêve

    Au calvaire d'une vie,

    D'un monde où peur n'est guère

    Vide carcasse s'amenuise et creuse son trou

    Vacarme sourd où pleuvent les coups

    Sur mon fantôme, naguère chair

    Vibrante, vivante,

    Et toujours tienne.

    Qu'il vienne encore le cataclysme

    Arracher chaque plume

    Et puis l'échine

    Briser ma voix en long mutisme

    Où Mort s'écoule

    Langoureusement, susurre enfin

    Dévore Néant!

    L'éternel cri, la chute,

    Au son du vide sentencieux

    Où se terre

    S'abîme la clarté nue

    D'un soleil bleu...

     

     

     

     

    Lully.©


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  • Ecrit à l'instant ,un court poème, une chansonnette, pour illustrer le flot des années qui filent, l'âge qu'on prend peu à peu, l'intimité que l'on renforce chaque jour, l'évolution que l'on connaît aussi, petit à petit.
    Avec un jour d'avance, Joyeux Anniversaire mon Amour, toi sur qui le temps n'exerce que le meilleur, comme il améliore un bon vin.
    A une année de plus, que tu en vives mille autres!
    A nos neuf ans, à notre avenir...


    Espace-Temps.

    A Josué.



    Le temps passe, m'enlace.

    Des illusions, des idéaux,

    S'effacent au gré des heures, au gré de l'âge

    S'en vont flotter ailleurs sans que je les retienne,

    Sur l'air d'un au-revoir que je siffle, sereine.

    Les jours passent, s'amassent,

    Comme une jolie rengaine que je chantonne encore,

    Les matins d'insouciance,

    Et s'envole aérienne, par la fenêtre ouverte

    Sur l'air d'un rire mutin qu'ont dessiné tes mains, Coquin.

    Les années sèment, emmêlent

    Quelques fragments de nous qui se joignent,

    Bout à Bout,

    Croquent aussi quelques rides, parfois, au creux des joues

    Des sourires en suspens piégés là, dans l'instant.

    Le temps passe, m'enlace.

    Flotte sur le chemin, à chaque pas, un parfum

    D'infinies sensations, d'abîmes de tendresse,

    Où s'enliser sans cesse, avec délectation,

    Sur l'air d'un je t'aime que scandent nos échos.

    Au long de mon voyage se courbe chaque seconde,

    Afin de s'y graver pour une éternité,

    Sur l'air d'un toujours que chantent nos amours

    L'horloge s'est arrêtée : Tu es mon Espace-temps. 


    Lully. ©



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  • Quand la pleine lune, la nuit, l'atmosphère d'un instant, sont comme un appel mystique vers des états d'errance inconnus...

    Sorcière...



    Sorcière transforme moi... 
    La lune s'est levée haute une fois de plus, 
    Je lui suis dévouée. 
    Au sein des landes hostiles, 
    J'erre vers ceux des Ténèbres. 

    J'entends au loin leurs danses, 
    Et les chants des païens 
    Ils consacrent à Samhein, 
    Ils consacrent au Malin. 
    Je sens mon corps s'ourdir, 
    Se tendre vers leur pouvoir 
    J'ai l'âme qui se retire, prête à leurs bacchanales... 
    Sorcière transforme moi...Après Minuit je m'enrage. 



    Sorcière transforme moi... 
    Il est Minuit en ville et les lumières tanguent 
    Caressées par la pluie sur des trottoirs nus. 
    Mon corps est suspendu, les jambes pendant au vide 
    Ma fenêtre se ferme et le volet s'ébranle... 
    L'odeur de la nuit, des ruelles désertées 
    Vient jusqu'à mes narines pour mieux me suffoquer. 

    J’entends au loin les cris, 
    Et ces violents urbains 
    Ils consacrent à la nuit, 
    Ils consacrent au Malin. 
    Diable quand Minuit passe, 
    Tout devient inhumain, 
    Et je sens là ta main 
    Qui m'attire au trépas, qui m'attend, 
    Là, en bas. 
    Sorcière transforme moi...Après Minuit je m'enrage. 



    Sorcière transforme moi... 
    Je sens le parfum des orgies, 
    Il est Minuit sonné et j'entends qu'on m'appelle! 
    Sonne le cor au loin, voilà que retentit 
    L'appel de la luxure et de la frénésie. 
    Mon sang bouillonne encore 
    et je voudrais serrer, 
    Tous ces milliers de corps 
    Et enfin, en cette nuit 
    Les offrir à ma chair, 
    M'en délecter sans faim 
    Combler mon appétit! 

    J’entends au loin les rires, 
    le brouhaha du monde 
    Ils consacrent à la vie, 
    Ils consacrent à la fête. 
    La chaleur me surprend, 
    Je sens que lentement, 
    Mon esprit s'évapore, 
    Je me fonds dans la masse, 
    J'investis leur décor... 
    Sorcière transforme moi...Après Minuit je m'enrage. 
     



    Lully. ©



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  • Lorsque la distance physique en instaure une, plus profonde, et qu'une discussion se transforme en désaccord glacé , glacial, sans même un au-revoir, c'est comme un poignard venant vous frapper au coeur.
    Une gifle sur l'âme, un froid intense qui nous envahit en un instant.
    La peur de voir brisée à jamais une merveilleuse complicité.
    S'ensuivent le dépit, la déception et la tristesse, et la colère enfin, venant s'insurger contre la rupture si soudaine d'une si belle amitié.
    Mais en laissant parler les émotions, on arrive alors, parfois, à redécouvrir, enfouie tout au fond de soi, la raison primaire, le sentiment profond, qui provoquèrent toutes les autres...
    A mon ami, mon coéquipier du rêve et de la création, mon bel ange lointain.

    Ode à un ami.

    (A Anaël)



    J'ai envie d'te dire je t'aime, j’te hais, t'es qu'un enfant gâté.

    Moi seule suis restée accrochée, à ce p’tit coin d'astral pour t'y chercher encore

    Mais t'étais jamais là, trop loin sur ta planète, putain d'planète j’te jure, t'y crèveras seul et con

    Comme un pantin fané, aux cordes distordues, à la psyché foutue, à l'égo ravagé...

    Je t'aime, oh! Reste encore, et dis moi s'il te plait, que t'as envie, que j’t'ai manqué, que j’s'rais jamais "plus rien", jamais...

    Oh et puis non, va, vis, voyage et respire la à fond cette sacrée liberté, et gardes en plein les poches, plein ta vie, c'que tu veux

    Va aimer qui tu veux, chéris puis dépéris, va gueuler sur la vie qui n’t’a jamais compris

    Va reviens et repars, souvent un train d’retard, t'es un mauvais ami? Peut-être, et bien tant pis.

    Là ; reste un peu quand même, on s'fâche pas quand on s'aime... Mauvais ami ou pas, t'es mon ami quand même...

    Rien ne peut changer ça, t'es parfois tellement là! T'es seulement tellement toi, que je n'suis qu'à un pas

    D'te dire adieu Hélas!, mais ... t'en vas pas toujours, Reviens me dire bonjour, je n'serais pas très loin.

    Mais Adieu c'est trop loin, je préfère A demain, même si demain parfois sera quelques semaines...

    Mais qui suis-je pour dire ça?

    Moi? Ton amie/ennemie, j’le suis "à la folie", j’le suis à l'abandon, même si j’suis seule au fond...

    Y a des danses en solo, je les danserai pour toi, quand tu seras trop las pour venir ici bas

    Cavaler avec moi après des idéaux, après juste des mots, après ce qui tient chaud

    Au moins jusque dans l’âme, enfoui là tout au fond quand tout le reste fait mal.

    A tes retours enfin, de nouveau on ira, puiser au creux de nous ce qui n'a pas de nom

    Partager l'émotion, un peu de toi, de moi ; Rebâtir l'horizon.

    Le regarder chacun d'où sera son chemin...

    Voilà.

    Ton absence me fait mal, j'aimerais que tu sois là

    J'ai envie de hurler que t'es le pire des cons, que j’t'en veux, mais au fond...

    Je te demande pardon car...

    Ma colère apaisée viendra dire ces mots là :

    T'es peut -être pas toujours l'ami dont j'ai rêvé,

    T'es capable parfois d'être pire que borné,

    Mais finalement...

    Vraiment, tu sais mon vieux, t'es pas si mal que ça...

    T'es pour moi, des amis, le plus cher que j'ai,

    Et simplement, c'est tout ce qui compte, Là.  




    Lully. ©




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