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Juste quelques mots, seulement la plénitude que seule peut procurer l'atmosphère d'une forêt.
Juste du bien-être. Seulement ça, Là.Respire.
Le ciel s'embrase dans un dernier rayon, et le crépuscule s'avance
enfin, où je me sens renaître.
Ma poitrine se soulève tandis que j'emplis mes poumons d'une
grande bouffée d'air pur, de ce parfum de sous-bois qui m'évoque
tant de choses.
Je le hume, le sens pénétrer ma gorge, parcourir ma trachée,
envahir mon thorax et descendre enfin jusqu'au creux de mon
ventre, avant de repartir, chemin inverse, laissant sur mon palais
l'empreinte délicieuse de la nature.
J'aime ces moments de calme, où la moindre caresse du vent est
perçue de tous mes sens ; je fais corps, et âme, entière, avec Dame
Nature, la mère nourricière.
Je suis élément de ce monde, ce monde est mon élément.
Lully. ©
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Vous vous en douterez, je suis quelqu'un d'assez mystique. Je médite régulièrement, et parfois, il m'arrive de m'évader, mais jamais encore une telle chose ne m'était arrivée. Difficile de faire la différence entre le rêve et l'évasion, l'illusion ou le voyage. Toujours est-il que ce soir là, mon esprit s'en est allé bien loin, bien au-delà de toute réalité.
Voyage Astral
Etait-ce un rêve ... ?
Nous marchions tous les deux, où, je n'en sais rien...
C'était assez irréel...
Un tapis de feuilles sous les pieds, les branches des arbres formant
comme un dôme loin au-dessus de nos têtes, un dôme entrouvert
sur une bande de ciel coloré et étoilé à la fois...
Des nuages comme des flèches enflammées venaient zébrer la
voûte céleste à la manière d'étoiles filantes, ça et là, on entendait
les bruissements de la nature alentours.
Etrangement, malgré ce paysage ensorcelant, ce n'était pas ce qui
nous entourait qui était magnifique, magique, mais ce qui
émanait de nous deux, les sentiments, les sensations comme
flottant tout autour de nous, nous enserrant dans leur bulle, qui
rendait tout si merveilleux...
Nous ne parlions pas vraiment, et pourtant nous n'étions pas non
plus silencieux. Nul besoin de mots, nos sensations passaient de
l'un à l'autre, nos pensées...dans une forme de communication
tellement plus riche...
Je glissais ma main dans la tienne, et c'était aérien, presque
éthéré... Une sensation de toucher sans limite, sans barrière de
peau, d'os, ni de chair...
Nous sommes toujours sur ce chemin. Est-ce un chemin? Alors
qu’aucun semblant de tracé n'est présent...Nous avançons
lentement, comme flottant au-dessus du sol. Sans réfléchir, sans
même se perdre, nous sommes là comme si nous y avions toujours
été, comme si ce lieu avait été crée par nous.
Et puis, sans contretemps, sans mouvement entre nous pour
passer d'un état à l'autre, tu es contre moi, mon dos appuyé
contre le tronc d'un arbre.
On s'embrasse et se caresse, il n'y a aucune gêne, aucune barrière.
Tout est simple, calme et apaisant, et pourtant, à la fois fougueux
et survoltant.
Le temps semble avancer à reculons...
Les choses qui nous entourent semblent en suspens, comme
accrochées à notre volonté, au moindre de nos mouvements, en
attente d'un signe de nous...
Et, de même, sans contretemps, sans le moindre geste pour ôter
nos vêtements, sans pause aucune, tu es en moi et nous faisons
l'amour, isolés dans ce lieu qui n'existe que pour nous, si loin de
cet univers, ce tronc d'arbre comme étai.
Tout est absolument...naturel... Comme si nous avions abandonné
derrière nous toute forme de "corruption".
Tout autour de nous est amplifié, aussi...sans être oppressant. Les
sons, les odeurs, les sensations, les gôuts...
Nous sommes corps et âmes plongés dans ce lieu, comme l'un
dans l'autre...
Je me suis éveillée...
Eveillée...?
Je ne sais pas... Je n'ai pas le sentiment d'avoir rêvé...
Il me semble que ceci, je l'ai vécu... Vécu dans une dimension
lointaine, pas dans cet univers qui est le nôtre.
Je suis sortie de ce corps, ce véhicule handicapant, mon moi
éthéré et réel s'en est allé te rejoindre loin de cette réalité
avilissante, là où nous allons quand nous savons nous détacher de
ces concepts matériels...
Involontairement, ou du moins, pas consciemment, tu as su m'y
trouver...
Nous y étions, tous les deux. Je sens encore ces sensations, plus
présentes et plus réelles que celles de ce corps auquel je suis
enchaînée.
Point de doutes...
Un jour peut-être, t'en souviendras-tu?
Lully. ©
votre commentaire -
J'avais une idée précise en commençant à écrire ce texte, il y a quelques années, mais au fil des mots, l'idée elle-même s'est perdue, et je n'ai encore jamais réussi à en faire quelque chose.
J'y pense souvent, peut-être un jour l'étincelle reviendra - t'elle pour qu'ensemble nous en fassions une histoire!Loreleï
Des images me reviennent de nulle part, d'un passé qui n'est plus qu'un ailleurs effacé de l'univers...
Une terre ensevelie au plus profond de ma mémoire, qui n'existe sans doute plus que pour moi, depuis bien des années...
Les ronces auront tenté, tant bien que mal, la recouvrir, la dévorer pour ne plus rien en laisser, mais la voilà encore, subsistante, plus forte que toutes les réalités...
Par le rêve, elle se fraie un chemin pour exister de nouveau... mais le rêve est lui-même une terre ensevelie, une terre qui ne peut déborder jusqu'au réel...
***
Un soir d'été... Au cœur du songe.
La nuit n'est pas encore tombée, mais le clair de lune transperce déjà les cieux comme voulant éclipser plus vite le soleil couchant, comme à dire "Il est l'heure, c'est mon temps!"...
Là haut, les nuances se succèdent, de bleu vers gris, de gris vers roux, de roux vers rose, de rose...Ombres irisées aux teintes indescriptibles...
L'air du soir est parfumé de senteurs florales, de l'odeur de terre, humide de la chaleur du jour passé. Les sens en éveil, Loreleï flâne au gré des pensées...
Elle n'est pas triste Loreleï...Elle n'est pas seule, sur le chemin... Son Ombre se profile à ses côtés, ou devant elle, ou encore, en retrait, éthérée compagne qui jamais ne l'abandonne.
Et parfois, quelque chose passe entre elles, un accord, une harmonie. "Allons par là, Amie..."...
Et sans prononcer un mot, leurs pas se suivent encore.
Loreleï avance, à pas de velours, à pas invisibles, à pas silencieux...Ses petits pieds semblent à peine effleurer le sol, elle est la légèreté, elle est l'envol, elle est la grâce insaisissable.
Elle tourne là, à la clairière, frôle les troncs, et les branches se tendent comme pour la caresser, osant à peine l'effleurer, mille mains ouvertes pour se saisir de la beauté...
Et l'Ombre est là...cajolante compagne qui s'enfuit à sa suite.
Sélène grandit, sa victoire est totale, elle a ravit les cieux à l'arrogant soleil.
Pleine, rousse, douce et ronde, elle baigne ses courbes à l'eau du ruisseau, où l'admirent en secret les deux sœurs Légèreté.
Loreleï, aérienne, telle un souffle, pénètre au cœur de l'eau, et l'onde s'agite à peine. Nature indomptée, Nature apaisée.
L'Ombre, indépendante comme elle le décide parfois, n'a pas envie d'un bain, et s'étire alors, s'étiole, jusqu'au tronc le plus proche.
Plus qu'une mince arabesque la relie à sa sœur. Elle se laisse aller à l'arbre, et se mêle à l'écorce, se nourrissant ainsi d'un peu de son essence.
A l'Eau, s'endort Loreleï...Au Saule, Ombre se fond.
***
Le matin vient me tirer du pays d'Onirie.
De la main, j'effleure mes yeux, pas même étonnée d'y sentir quelques larmes.
Le cœur pourtant léger, je me lève. Peut-être le fluide lacrymal refleurira-t'il la terre endormie?
Le soleil hivernal darde ses rayons glacés sur la fenêtre, contraste frappant d'avec la chaleur de mes songes.
La journée s'annonce calme, propice à s'y replonger.
Chaudement vêtue, je me décide à sortir, prise de l'envie de déambuler par les rues.
La ville est encore endormie, seuls quelques solitaires croisent mon chemin, les uns les autres entiers à nos pensées.
Le sol pavé est parsemé de flaques ; il aura plu cette nuit...
Dans l'une d'elle, j'aperçois le reflet d'un arc-en-ciel qui déjà, s'évapore.
Voilà que de nouveau, je me sens transportée...
***
A l'Aube... Sur l'Arc-en-ciel.
Là, en haut du spectre aux sept couleurs, Ange s'assoit.
Sourire aux lèvres, les jambes pendantes, il prépare son filet pour la pêche matinale.
De quoi sera son déjeuner aujourd'hui?
D'un papillon aux ailes laiteuses? D'un poisson argenté à la fraîcheur exquise? D'une brise d'été au doux parfum fleuri?
Peu importe, après tout...Ce qu'offre Onirie toujours aura le goût le plus exquis...
Ange lance son filet au loin, et Ange rit.
Sa voix s'envole parmi les nuages, belle et grave, douce et fluide, portée vers d'autres cieux par le souffle du vent.
Rêveur, sur l'Arc-en-ciel, il attend.
Rien n'est jamais pressé pour qui a le temps comme allié...
Attachant l'anse du filet à sa cheville, Ange s'allonge sur le lit azuré.
Entre ses mains, il tient une lyre et joue. Ses longs doigts effilés caressent les cordes fines.
Le temps file et le filet semble toujours aussi léger...
Ange laisse aller sa voix, accrochée aux nuages, la mélopée s'enfuit.
En bas, dans l'herbe, des pensées naissent...
Il est le sage, il est le temps. Il est la joie, son messager.
Du doigt, il esquisse des traits, ceux d'un visage, ceux d'une amie.
Admiratif, il perd son regard parmi les doux sillons qu'il a tracé, les voyant peu à peu se détacher, s'effacer au gré du vent.
Les notes chantées s'attardent encore autour de lui, ode à la félicité, à la sérénité.
Ange, messager du rêve. Il imagine et crée.
Tous les jours, comme d'une boule d'argile, il façonne la réalité.
Tous les jours, il donne vie à nos songes, nos pensées, nos espoirs...
Pourtant, Ange, lui aussi, a un rêve.
Des images viennent enivrer son esprit, aériennes, éthérées, insaisissables...
Toujours, elles lui échappent, et Ange désespère à la pensée que jamais elles ne prennent forme.
Alors, au désespoir, Ange se transforme.
Son visage, de douceur incarnée devient terreur informe.
L'Arc-en-ciel se fond en mont Douleur, et la lumière s'enfuit...
Sa voix, de langueur passionnée éclate en hurlement déchiré, dévasté, difforme... Elle croît, et croît encore.
Mille cris viennent percer l'univers, les songes se désagrègent, les cauchemars font siège au fond de tout esprit.
En bas, dans l'herbe, les pensées meurent...
Au désespoir, il est la peur... Au désespoir, Ange se perd.
Lully. ©
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Un jeu du chat et de la souris entre deux étranges personnages qui n'auraient pas du se rencontrer ainsi. Texte datant lui aussi de 2002, je n'ai malheureusement jamais encore réussi à y apporter la touche finale, bien que je sache depuis toujours comment terminer l'histoire. Je ne trouve pas les mots pour le faire. Alors en attendant, imaginez la votre! ;)
La Petite Mort
La petite Mort se lève et s’en va balader
Ses maux intemporels et sa mine blafarde
Au moment où le glas a cessé de sonner…
Et oui !même la faucheuse a droit à son congé !
De ses orbites vides fouille l’humanité
Se demandant quelle âme voudra bien lui parler.
Au détour d’une rue, elle rencontre un vieillard
Niché dans des cartons, le nez dans son pinard
Qui balbutie, argote, d’une voix fatiguée
Les mots, mille et légions, d’un homme désincarné…
La dévoreuse Dame, drapée de ses ténèbres
De ses lèvres l’effleure, silencieuse et superbe.
Frissonnant, il s’exclame :
« Ce baiser sur mon âme ! Mon heure est donc venue ?
Ou ai-je encore trop bu de ce nectar infâme ?! »
S’élève alors la voix, caverneuse et sans âge :
« Ton heure est loin encore, mais tu m’as démasquée,
Je suis bien le passeur qui viendra te chercher.
Ce soir, j’aspire seulement à un peu d’amitié,
Voudras-tu, s’il te plaît, partager ce breuvage ? »
Vous le croirez ou non, mais tandis que la lune s’élève dans les cieux
Le clochard et la Mort, compères improbables,
Grattent une guitare en jouant les amoureux !
Aux rires suivent les larmes,
Aux larmes suivent les chants,
Et l’ivresse grandissant, les heures se succèdent…
C’est à l’unique instant, un millième de seconde,
Où l’aube et l’ombre enfin, se rencontrent et succombent
Qu’un gouffre intemporel, apparu de nulle part
Ecartèle la terre et sonne le départ…
Lully. ©
2 commentaires -
Ecrit à l'instant ,un court poème, une chansonnette, pour illustrer le flot des années qui filent, l'âge qu'on prend peu à peu, l'intimité que l'on renforce chaque jour, l'évolution que l'on connaît aussi, petit à petit.
Avec un jour d'avance, Joyeux Anniversaire mon Amour, toi sur qui le temps n'exerce que le meilleur, comme il améliore un bon vin.
A une année de plus, que tu en vives mille autres!
A nos neuf ans, à notre avenir...Espace-Temps.
A Josué.
Le temps passe, m'enlace.
Des illusions, des idéaux,
S'effacent au gré des heures, au gré de l'âge
S'en vont flotter ailleurs sans que je les retienne,
Sur l'air d'un au-revoir que je siffle, sereine.
Les jours passent, s'amassent,
Comme une jolie rengaine que je chantonne encore,
Les matins d'insouciance,
Et s'envole aérienne, par la fenêtre ouverte
Sur l'air d'un rire mutin qu'ont dessiné tes mains, Coquin.
Les années sèment, emmêlent
Quelques fragments de nous qui se joignent,
Bout à Bout,
Croquent aussi quelques rides, parfois, au creux des joues
Des sourires en suspens piégés là, dans l'instant.
Le temps passe, m'enlace.
Flotte sur le chemin, à chaque pas, un parfum
D'infinies sensations, d'abîmes de tendresse,
Où s'enliser sans cesse, avec délectation,
Sur l'air d'un je t'aime que scandent nos échos.
Au long de mon voyage se courbe chaque seconde,
Afin de s'y graver pour une éternité,
Sur l'air d'un toujours que chantent nos amours
L'horloge s'est arrêtée : Tu es mon Espace-temps.
Lully. ©
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