• Quand plus rien ne reste que la détresse, et que l'on s'y résout.
    Quand on attend en vain l'éclaircie, ici l'Huun-Huur-Tu.
    Cette expression qui, dans la langue de Touva, désigne cet étrange phénomène de diffraction de la lumière qui se produit sur la steppe au moment où le soleil se lève ou se couche. En cet instant magique, on dirait que la terre toute entière rayonne d'une lueur sans âge émanant des herbes et des pierres.
    Quand enfin, on aime assez pour s'excuser d'avoir baissé les bras, et dire combien l'on voudrait les relever.
    C'est pour mon amour que j'ai tracé ces mots là, un jour où non, "rien n'irait plus bien".
    A lui, qui sait toujours recréer la lumière, l'éclaircie.

     

     

    Errante à la Lune.

    A Josué



    Errante à la lune, j’attends l' "Huun-Huur-Tu"...

    Viendras-tu, viendras-tu? Je ne crois plus au jour...

    Errance est mon pays, Errance l'ultime amante

    Il ne pleut plus que toi, abreuve mes silences...

    J'ai le cœur en cisailles et la tête en bataille

    J'ai les mains inutiles qui ne caressent plus

    Que l'ombre de moi-même, l'ombre de qui étais-tu? ...

    J'ai la larme sur mon âme et l'ivresse sur les lèvres,

    Des bateaux qui s'amarrent aux plus lointains nulle-part...

    L'horloge de mon esprit s'est arrêtée sur toi

    Et nul doigt de fée afin de réparer...

    Il est tard sur ma vie, il est lourd de regrets

    Le temps qui s'est posé sur l'aiguille des envies.

    Et la beauté est comme un songe évanoui

    Puisse-t'elle encore les tiens illuminer...  





    Lully. ©



    votre commentaire
  • Juste comme ça, un feu, un élan, et quelques mots tracés.

    Prélude Epique.

    Ô peuple des bassesses ; Ô peuple des Hauts-Faits

    De lumière-ténèbre en obscure clarté

    J'oscille et je décline : je suis votre obligée...

    Brandissant haut et clair mon amour et ma hargne

    Comme on brandit un glaive pour pourfendre les âmes

    Entendez ma clameur, c'est le chant d'une profane

    Dansant sous les étoiles, j'entame ma pavane. 



    Lully. ©



    votre commentaire
  • Il est de ces personnes qui vous envoûtent, en un regard.
    J'ai rencontré ainsi, une telle créature, et son visage ne s'est au grand jamais, effacé.
    Mais la réalité nous rattrape, alors mieux vaut s'enfuir, loin.
    A elle, qui toujours restera dissimulée au fond de mon cœur, ces quelques mots sont dédiés.


    Poly – Déiste

    (A Marine.)




    Eplorée au visage glabre,

    Où vas-tu donc verser l'étendue de tes larmes?

    Rivière vivante à la peau de nacre,

    Dans l'eau de tes sanglots vient s'embraser mon âme...

    Pâle figure dont la pureté en est presque insolente,

    Je noie mes passions indécentes

    A la clarté d'une lune pleine,

    Au creux de tes mains inhumaines,

    Et dans l'abîme aux mille cieux que m'offre l'éclat de tes yeux.

    Insoumise diablesse,

    J'ai détourné les dogmes pour que, dans toute église

    Et sur le moindre autel,

    En fervente dévote et en pieuse pècheresse,

    J'y loue tes lois perverses ; ô Toi mon Infidèle.

    Ma foi, aveuglément, s'adonne à tes préceptes ;

    Icône intemporelle ou Egérie d'un jour

    L’attrait de tes largesses m’enchaînera-t'il toujours?

    Mais...Ecoute! N'entends-tu pas au loin cette voix qui m'appelle?!

    Je chanterai tes louanges un autre jour, peut-être...  



     

    Lully. ©

     



    votre commentaire
  • Comptine étrange, je crois qu'elle est venu crier pour moi mon indignation face à l'espèce humaine qui toujours, se pense au dessus de tout, et détruit tout ce qu'elle touche. La Nature reprendra son droit, tôt ou tard.


    Révélations



    J’ai le visage d'un être inconnu à ce monde, et l'esprit d'une étoile qui n'aurait pas de nom.

    Le parfum des abîmes est mon seul horizon.

    Issue de la poussière, je suis la prophétesse encore inavouée d'un siècle en éclosion...

    La terre est un vaste réseau où se créent des légions d'insectes batifolant qui s'imaginent,

    De l'Univers, être les plus puissants...

    Demain est aujourd’hui mais vous êtes ignorants ;

    Je suis la prophétesse et je viens vous instruire.

    Mes mains sont ainsi faites que l'on croirait des branches

    Dont chaque doigt en est le bourgeon en naissance.

    Si vous saviez seulement l'infime de ces germes,

    La connaissance y croît depuis bien des éons...

    Je suis la fée des rêves et de la destruction,

    J’ai fondé ma patrie sur l'annihilation.

    L'onde est ma voix, je vous compose...

    Ecrins d'atomes ; chantez donc l' Ö ...

    Le vent mon souffle, qui vous étreint :

    Dansez Humains, demain est loin ...

    Demain est une autre saison.  



     

    Lully. ©



    4 commentaires
  • Tout est dans le titre, bien que, 4 ans et quelques mois après avoir tracé ces mots, je reste persuadée de n'avoir point imaginé cette compagne d'un instant. Je suis sûre qu'aujourd'hui, elle veille toujours sur moi.
    Peut-être vous aussi la connaissez-vous? !


    « Rêverie »

     

    Ce matin, une créature charmante, issue du plus onirique des mondes, est venu me bercer tandis que j’aspirais à m’endormir.

    J’étais allongée sur mon lit ; un rayon de soleil filtrant à travers les rideaux, reflétant une formidable spirale de grains de poussière multicolores, auxquels l’astre enflammé faisait don de ses lueurs irisées.

    C’est alors qu’observant la magnificence de cette myriade de diamants minuscules, multitude pailletée, ces petits riens qui donnaient pourtant l’illusion d’un rêve éveillé, j’aperçus, l’espace d’une miette de seconde, le virevoltement d’une paire d’ailes aux reflets d’arc-en-ciel ! Les yeux écarquillés, j’observais de plus bel, me demandant si mon esprit ensommeillé ne s’était pas joué de ma vue, mais je l’aperçus de nouveau ! Fluette et rieuse, aux mille couleurs, aussi insaisissable qu’une pensée fugitive, elle dansait sous cette pluie de poussières argentées avec une célérité déconcertante, telle que je ne pouvais fixer mon regard sur elle sans la perdre aussitôt… Elle était une ode à la sérénité, inaudible pour une simple mortelle telle que moi, jouée sur des gammes accessibles aux seules élites d’un autre peuple, esthètes du monde de Faërie…

    Petite, je ne croyais pas tant aux fées qu’une fois devenue adulte… Je les avais aimées, certes, baignée dans la douceur des contes lus par la tendre voix maternelle, mais jamais ne m’étais-je posé question quant à leur réelle existence…

    Aussi étrange que cela puisse paraître, chaque jour passé avait fait accroître ma certitude quant à leur présence parmi nous, mais, jusqu’à ce matin, à l’aube de ma vingt-deuxième année, si j’interprétais les espiègleries ou les beautés inattendues de la vie comme étant leur œuvre, jamais encore je n’aurai même osé caresser l’espoir que l’une d’entre-elles vienne me faire don du spectacle de son entrain…

    Dès à présent, lorsque la poussière viendra jouer son ballet de lumière aux confins de mon lit, je t’espèrerai, Amie, toi que je nomme Fée Rêverie…

    J’ai tissé, à l’aide de ma fumée de cigarette, une toile voluptueuse aux reflets nacrés, qui ondule lentement aux rayons du soleil ; un chemin de volutes aux rondeurs mystérieuses, de la souche de mes lèvres jusqu’au bout de la pièce… Elle fuit par la fenêtre, cette toile impalpable, mais par elle, ma fée, tu rejoindras mon ciel…  



    Lully.  ©



    2 commentaires